L'ACTU.
À la Toussaint, comme chaque année, de nombreux Français et Françaises se rendent dans les cimetières pour fleurir les tombes des disparus. Et ce, en effectuant parfois des kilomètres pour porter chrysanthèmes et fleurs automnales.
L'ARCHIVE.
D'autres n'ont qu'à faire un pas. Comme ce vieil homme, dont le pavillon s'était retrouvé dans le cimetière de Viry-Châtillon (Essonne) lors de son agrandissement. Dans l'archive de 1978 ci-dessus, les journalistes de l'émission d'information satirique « La Lorgnette » étaient allés rendre visite à cet habitant bien vivant du cimetière de Viry-Châtillon.
Le maire de la ville, Henri Longuet, avait en effet dû faire face à un casse-tête : trouver de la place pour accueillir les morts de la ville, dans un cimetière devenu trop petit. Entre le déplacement ou l’agrandissement du cimetière communal, le chef de la commune avait choisi la première solution et avait racheté les terrains aux voisins. C'était sans compter les quelques habitants bien trop attachés à leur bâtisse, ce qui donna lieu à une situation originale : trois pavillons dans le cimetière. « On a donc déplacé le mur d'enceinte puis on s'est aperçu que les habitants des terrains expropriés ne voulaient plus partir », détaillait le reportage.
Des fleurs toute l'année
Les images montraient, au loin, un vieil homme affairé dans son potager, casquette vissée sur la tête. Au premier plan, des dizaines de tombes. Le maire de Viry-Châtillon expliquait avec un sourire que ce Monsieur Usseglio, retraité de 84 ans, avait gardé sa maison, de façon à ne pas « changer pour ses derniers jours. » Un arrangement qui provoquait les commentaires malicieux du chef de commune : « je lui dis en plaisantant, quelques fois, tu vas avoir des avantages sur d'autres, tu n'auras pas à payer les déplacements des corps morts, tu seras sur place. » Rester dans le cimetière, oui, mais, « pas mourir » précisait alors le retraité, rieur.
Aux personnes étonnées de son choix de vivre au milieu d'un cimetière, le vieil homme répondait sur le ton de la blague : « je suis bien là et puis j'ai des fleurs toute l'année, vous voyez bien que j'ai des fleurs toute l'année ». Quant à ses voisins, ils étaient, selon lui, plutôt cordiaux : « Ils sont gentils, ils ne disent rien, y en a pas un qui bouge. »