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La première traversée en solitaire de Violette Dorange, c'était la Manche, elle avait 15 ans

La première traversée en solitaire de Violette Dorange, c'était la Manche, elle avait 15 ans

Violette Dorange, la benjamine de la 10e édition du Vendée Globe, a traversé le «Pot-au-Noir», cette zone entre la pointe du Brésil et les côtes africaines particulièrement périlleuse et redoutée des skippers. C'est une première confrontation pour la navigatrice qui sillonne les flots depuis sa jeunesse. Retour sur son premier exploit qui remonte à 2016. Elle naviguait alors sur un petit optimiste.

Par Florence Dartois - Publié le 20.11.2024 - Mis à jour le 22.11.2024
 

L'ACTU.

Violette Dorange, la benjamine de la 10e édition du Vendée Globe, participe à son premier tour du monde en solitaire. Jeudi 21 novembre à 19 heures, elle est entrée dans une zone de l'Atlantique particulièrement redoutée des skippers : le Pot-au-Noir. Une « zone de convergence intertropicale » (ZCIT), entre la pointe du Brésil et les côtes africaines, à la météo imprévisible et aux vents instables. Ce passage est capital dans la course, car il permet souvent aux participants de prendre une belle avance ou, un énorme retard.

Sa traversée dure généralement entre deux à trois jours. Elle débute au sud-ouest du Cap-Vert où se rejoignent les alizés de l’hémisphère nord et ceux de l’hémisphère sud, et se termine un peu au nord de l’équateur. Les premiers candidats du Vendée Globe l'ont abordé à partir du 20 novembre. À son approche, Violette la navigatrice la plus suivie sur les réseaux sociaux (bientôt un million de personnes) avait déclaré concernant cette zone mythique : « Il faut s’attendre à un vent qui souffle dans tous les sens… Parfois, pas de vent pendant plusieurs jours. Avec des passages de grains, qui amènent des changements de vents qui peuvent être très forts. C’est beaucoup d’instabilité. Je n’ai pas trop la notion de combien de temps, on peut y rester. Ça dépend vraiment des conditions. On verra bien, je vais découvrir par moi-même à quoi ressemble le « pot noir ». C’est le passage mythique, que je ne connais pas du tout, que je vais découvrir ».

En entrant enfin dans la zone, elle a confié ses premières impressions : « J'avais un petit peu peur avant d'arriver à cette latitude, car le Pot-au-Noir, je ne le connais pas du tout, je ne sais pas du tout à quoi à m'attendre et honnêtement, c'était surprenant, c'était vraiment impressionnant [...] Mais aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup d'activités dans le ciel et le vent est assez stable et ça avance super bien... »

Cette découverte ne devrait pas trop perturber la navigatrice habituée des challenges, à l'image de celui qu'elle releva en 2016 et décrit dans l'archive disponible en tête d'article.

L'ARCHIVE.

« Violette réalise un rêve, après 15 heures en mer, quelques frayeurs et une courte nuit... », ainsi débutait le sujet diffusé dans le 19-20 de FR3 Normandie le 26 mai 2016. Ce jour-là, une jeune skippeuse de 15 ans, inconnue, Violette Dorange venait de réaliser un exploit : la traversée de la Manche sur un optimiste.

« Ça s'est très bien passé, on n'a pas eu de casse, pas de problème. C'est parfait ! », déclarait-la jeune navigatrice à son arrivée dans le port de Cherbourg à bord de son optimiste. Partie de l'île de Wight la veille, à 3 heures du matin, la jeune Charentaise entrait dans le port d'arrivée vers 19 heures, « un peu plus de 70 miles en solo, à la vitesse moyenne de 4,7 nœuds », précisait le commentaire.

Il s'agissait d'une première mondiale, mais avant tout d'un défi personnel pour l'adolescente passionnée de navigation : « J'avais envie de réaliser un exploit et de finir mes huit années d'optimiste de compétition », déclarait-elle sobrement à la barre de son bateau.

Le responsable de la base navale de Cherbourg, venu à sa rencontre dans le chenal, ne tarissait pas d'éloges, admiratif du courage de celle qui avait navigué à bord d'un si petit bateau avec le risque de croiser l'un des énormes cargos qui fréquentaient les eaux locales. « Partir de nuit comme ça, dans une embarcation aussi frêle qu'un optimiste, ça reste très impressionnant », assurait-il.

Admiratifs aussi, mais surtout soulagés, sa grand-mère et son papa étaient venus l'accueillir. Un père ravi qui expliquait ainsi sa vocation précoce : « Quand elle était petite, elle a eu l'occasion d'amener des vivres dans le bateau du fameux navigateur Jean-Pierre Dick. Je crois que ça l'a marqué. C'est formidable pour elle. » Et de conclure : « Par contre, pour des parents, c'est un peu dur. C'est générateur de stress. »

Violette, elle, rêvait déjà de tours du monde en solitaire, et pourquoi pas d'un Vendée Globe. Depuis, de régates en courses en solitaire, la skippeuse réalise son rêve. Avec le Vendée Globe, il se concrétise enfin.

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