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Vincent Lambert, symbole d’une famille déchirée sur la fin de vie

Vincent Lambert, symbole d’une famille déchirée sur la fin de vie

Emmanuel Macron a annoncé la présentation d'un projet de loi sur la fin de vie dans les prochains mois. Un enjeu de société notamment médiatisé par le cas de Vincent Lambert. En 2008, cet homme est devenu tétraplégique à la suite d’un accident de la route. Pendant plus de 10 ans, sa famille s’est déchirée sur son cas. Le maintenir en vie ou non.

Par Jérémie Gapin - Publié le 10.05.2023 - Mis à jour le 11.03.2024
 

« On va maintenant à Reims, avec une famille qui se déchire autour de la fin de vie d’un homme. » Mai 2013, début de la médiatisation de l’affaire Vincent Lambert. Son histoire fait la une des journaux télévisés : « Depuis 5 ans, suite à un accident de moto, cet homme de 37 ans est tétraplégique, immobilisé et muet. » Son cas cristallise les tensions familiales : sa femme, Rachel Lambert, demande l’arrêt des traitements, en concertation avec les médecins et en vertu de la loi Leonetti, qui interdit l’acharnement thérapeutique depuis 2005. À l’inverse, les parents de Vincent Lambert, catholiques pratiquants, veulent le maintenir en vie. Ils saisissent le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.

« Quand on l’a vu pleurer, mais bien sûr, il y a toujours ce petit espoir. Et c’est peut-être lui qui déciderait de sa vie. Il peut se réveiller. Ça existe ! », défendait Viviane Lambert, mère de Vincent. Janvier 2014, la demande des parents est validée par le tribunal administratif. Une décision judiciaire difficile à accepter pour Rachel Lambert : « C’est de la violence oui. C’est le terme de ce qui se rapproche le plus de ce que je peux ressentir. On lui renie sa personnalité, tout ce qu’il a pu exprimer avant. »

Une bataille judiciaire

En réponse, Rachel Lambert saisit le Conseil d’État. Et voici leur décision, annoncée par Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’État : « L’ensemble des informations recueillies sur l’histoire et les opinions personnelles de Vincent Lambert ont conduit le Conseil d’État à estimer que l’arrêt des traitements dans une telle situation correspondait à sa volonté. »

La bataille judiciaire et familiale est-elle terminée ? 2014, toujours, les parents de Vincent Lambert font appel à la Cour européenne des droits de l’homme. Et en 2015, leur demande est rejetée. Peu importe pour les parents du patient. Trois ans plus tard, en 2018, ils déposent un ultime recours devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.

Viviane Lambert défendait sa position sur les plateaux de télévision : « Je suis sa maman. Je défendrai comme une lionne mon fils jusqu’au bout tant qu’il aura un souffle de vie. » Recours également rejeté. Le 2 juillet 2019, l’hôpital de Reims arrête les soins de Vincent Lambert. Et 9 jours plus tard, le 11 juillet, la télévision annonçait la mort de Vincent Lambert. Il avait 42 ans. La fin d’une longue bataille judiciaire et familiale.

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