Littérature érotique : le combat des auteures

"50 nuances plus claires", le dernier volet d'une trilogie romantique et érotique, adaptée d'une saga littéraire. Du sexe débridé, de la soumission, des détails croustillants... les lectrices en raffolent. Pourtant, il a fallu du temps avant que la littérature érotique soit acceptée en France. Le roman érotique qui a défrayé la chronique est sorti en 1954 : c'est "Histoire d'O". Son auteure, Pauline Réage est objet de tous les fantasmes. Le livre choque. Les journalistes et les écrivains essaient de deviner quel homme se cache derrière Pauline Réage. En 1994, elle sort de l'ombre sous le nom de Dominique Aury. Et c'est bien une femme. La femme qui a fait bouger les lignes, celle qui est considérée comme la papesse de la littérature érotique s'appelle Régine Deforges. Elle écrit, elle édite surtout... et dès ses débuts, elle est censurée. En 1968, sa publication d'un récit érotique de Louis Aragon, "Le Con d'Irène", lui vaut sa première condamnation pour outrage aux bonnes moeurs. La première d'une longue série : " Je ne peux pas supporter qu'on empêche à un éditeur ou à un auteur de publier ou d'écrire ce qu'il a envie d'écrire. Je trouve ça absolument intolérable qu'à notre époque on puisse faire des ennuis à un éditeur parce qu'il publie ce qu'il estime devoir publier". Le temps passe et enfin une femme peut écrire des phrases crues sans être jugée. Baise moi, de Virginie Despentes, c'est l'histoire de deux jeunes femmes un peu paumées, violentes, marginales, aux pratiques sexuelles agressives. Le livre marque plus pour sa violence que pour son approche très crue du sexe. A sa sortie en 1993, la presse underground adore et en 1995, la télé propulse l'auteure. En 2012, la France est complètement prête à accueillir ce livre qui fait bouillir Londres et New York, "Fifty Shades of Grey" (50 nuances de Grey). Les trois livres de la saga se sont vendus à 7 millions d'exemplaires.