Enfants du divorce, toujours au coeur des débats
[Autres génériques et descripteurs] : BASSE Paul (Redacteur) Le sentiment d'être ballotté, voilà comment cette petite fille vivait la séparation de ses parents en 1980. Spectateurs de cette décision d'adultes, les enfants du divorce, au nombre de 160.000 en 2009 selon le dernier recensement de l'Insee, sont depuis plusieurs décennies au coeur des questions liées à cet rupture familiale. Quels traumatismes pour l'enfant ? Faut-il l'inclure ou pas dans le choix du domicile principal ? Des questions récurrentes pour les parents, les psychologues, mais aussi pour le législateur. Celle de la généralisation de la garde alternée est d'ailleurs au coeur des discussions ce jeudi à l'Assemblée. Dès les années 60, la problématique du divorce et de son impact sur les enfants s'invite à la télévision. Cette jeune femme évoquait l'éclatement de sa cellule familiale : "C'était vraiment la guerre. On prenait partie. J'ai une soeur qui a pris le partie de ma mère, j'en ai une autre qui est restée... moi je ne prenais partie ni pour l'un, ni pour l'autre... c'était le meilleur moyen pour garder et papa et maman." Face à cette réalité, le discours des spécialistes se voulait parfois alarmiste. "60 ou 70% ou 80% des délinquants sont des enfants de divorcés, 50% des enfants caractériels sont des enfants de divorcés." En 1971, cet avocat était plus nuancé. Il déplorait tout même que les enfants ne soient pas assez entendus dans ces conflits d'adulte : "Les enfants, on en parle toujours mais on ne les voit jamais... actuellement c'est impensable de les faire venir au tribunal." Et pourtant, 15 ans plus tard, certains vont sérieusement y penser. En 1986, des députés proposaient que la consultation de l'enfant soit obligatoire en cas de divorce. Une volonté partagée cette année-là par ces enfants. "Pour Stéphanie et ses frères, le coeur n'était pas la joie. Ils savent que la justice a décidé de confier les 2 plus jeunes à leur mère. Ils se sont révoltés. Ce matin, au lieu d'aller à l'école ils se sont réfugiés chez le juge pour enfant." Depuis, l'audition de l'enfant en cas de divorce est devenue un droit exerçable par le mineur mais seulement en cas de discernement. Une notion floue, arbitrée par le juge qui peut encore décider de recevoir l'enfant ou pas.
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Générique | Rédacteur en chef : Ludivine Lopez |