Présidentielle : le meeting, une affaire de com
Le meeting, depuis les années 80, est devenu un élément essentiel de la communication des candidats à l'Élysée. Aujourd'hui, cette théâtralisation nous semble banale. Mais avant d'en arriver là, les communicants ont gommé de nombreux défauts de mise en scène. Ou d'absence de mise en scène. Revue de détail. Voici un reportage de 1986 où tout est dit. Alors c'est la campagne des législatives, mais côté socialiste, elle est portée par un homme, le président Mitterrand. 7000 chaises, les autres seront debout. Un système d'écran géant pour les plus éloigné. Et pour l'ambiance un orchestre de jazz. Aujourd'hui, cette théâtralisation nous semble banale. Mais avant d'en arriver là, les communicants ont gommé de nombreux défauts de mise en scène. Ou d'absence de mise en scène. Revue de détail. Un candidat noyé au milieu de ses compères et des photographes, c'est terminé. Une candidate retranchée derrière un pupitre bien trop grand, c'est fini. Des micros sur l'estrade avec un candidat que l'on devine derrière, à la poubelle. Un candidat assis comme un enfant sage devant une vedette de cinéma, on n'en parle plus. Quelle différence avec Mitterrand, décidément très bien conseillé, qui lors de la même campagne, en 1981, apparaît comme une pharaon au sommet d'une pyramide humaine. Ce meeting là, à Toulouse était particulièrement bien travaillé. Son nom sur la pelouse, des vidéo-projections, et une innovation. Le passage sur le traducteur pour les malentendants. Même les arrivées au milieu de la foule, c'est pas terrible. Pour une entrée royale, il faut une allée dégagée. Comme ici, Mitterrand toujours, en 1986. Pourquoi ? Parce que ces images sont destinées aux JT du soir et que rien ne doit être laissé au hasard. Contrôle suprême : les grands partis fournissent désormais les images des meetings aux chaînes de télévisions. C'est l'UMP, en 2007, qui privatisent les images des meetings et bien sûr organisent la scénographie. "Pourquoi quelqu'un va monter et pas l'autre ? C'est quoi le délire ?" C'est un délire, oui, mais très organisé... Tout est fait pour que les images passent dans les JT du soir, et qu'elles mettent en valeur le candidat.
Producteur / co-producteur |
Institut national de l'audiovisuel |
Générique | Rédacteur en chef : Richard Poirot |