Trop de touristes au Mont Saint Michel ?
La fréquentation du Mont St Michel pourrait battre un record en 2023 et dépasser les trois millions de visiteurs annuels. C'est le site touristique français le plus visité hors de la région parisienne. Mais, le rocher normand est de plus en plus victime de son succès. Et pourtant, la sur-fréquentation du Mont est une problématique déjà ancienne. " A ses visiteurs, la France offre une gamme extraordinaire de découvertes (...). Elle réserve l'inoubliable Mont St Michel, la merveille gothique dressée en pleine mer ! " Le Mont-Saint-Michel, un lieu particulièrement apprécié des touristes. Imaginez : en août 2022, 36.000 personnes s'y sont promenées le même jour. Et cela fait bien longtemps que les touristes se précipitent au pied du Mont St-Michel. Déjà, en 1965, un journaliste décrivait : " De nos jours le Mont St-Michel est un site touristique renommé dans le monde entier (...) dans la rue principale, dans les magasins, ce ne sont que bibelots, objets divers, souvenirs (...) enseignes de restaurants, hôtels, rencontres de touristes de toutes nationalités, commerçants de toute sorte ". A l'époque, près de 600 000 touristes annuels. Des parkings hors du Mont-Saint-Michel Depuis les années 1960, la fréquentation a été multipliée par cinq et pourrait atteindre en 2023 les trois millions de touristes. Un tourisme de masse qui pose question depuis longtemps. Déjà, en 1975, un homme se plaignait du manque de place de parking pour se garer aux portes du Mont. " Dans un avenir, que je souhaiterais le plus rapproché possible, on pourrait les déplacer vers l'origine de la digue. Ce n'est pas trop demander aux touristes que de faire 500 mètres ou un kilomètre pour aller au Mont ! On n'aurait pas cette tache permanente créée par plus de 4 000 véhicules en été. " Son voeu fut exaucé en 2006, de grands travaux furent lancés pour déplacer le parking et surtout, pour régler un impact plus grave de l'homme sur l'environnement du Mont : l'ensablement de la baie. " Toutes les baies du monde se remplissent et se colmatent. Sauf que, dans la proximité du Mont Saint Michel, la main de l'homme a accéléré le processus. Du coup, le Mont qui était à quatre kilomètres des côtes se retrouve à quelques centaines de mètres et si on ne fait rien, en 2042 il sera entouré d'herbe ", expliquait François-Xavier de Beaulaincourt, directeur général syndicat mixte "Baie du Mont-Saint-Michel". Après six ans de travaux, changement radical : depuis 2012, les touristes marchent donc pour accéder au village du Mont-Saint-Michel. Reste le surtourisme Ce qui n'a pas changé en revanche, ce sont les plaintes vis-à-vis de la sur-fréquentation. Dans les années 80, on parlait du Mont comme d'un "piège à touristes". On dénonçait les divers objets à l'effigie du Mont-Saint-Michel jugés aussi étranges qu'inutiles, mais dont les touristes raffolaient. Pas de solution miracle pour éviter de voir le Mont-Saint-Michel submergé par les touristes : les quotas ne sont pas à l'ordre du jour. Seuls les tarifs du parking ont augmenté en haute saison pour tenter de juguler les affluences massives. En plein été, comptez 25 euros pour rester trois à six heures, contre 10 euros en basse saison.
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Générique | Rédacteurs en chef : Léo Brachet, Géraldine Cornet Lavau |