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La perception du tatouage en France

La perception du tatouage en France

Retour vers l'info - 03.11.2022 - 02:34 - vidéo

Le salon international du tatouage se tient à Paris. Aujourd'hui, se faire tatouer est devenu banal. Mais dans les années 60, c'était mal vu. " C'est une connerie de jeunesse les tatouages. Après on regrette. Enfin, c'est que mon opinion... ", disait par exemple un passant en 1966. A l'époque, le tatouage était d'abord une affaire d'hommes, de mauvais garçons, marins, bikers, ou de rockers. " Ce sont des significations qui ont pour moi de la valeur. C'est des souvenirs ", détaillait un jeune homme rencontré en 1968 dans le premier salon français. Bruno Cuzzicoli avait ouvert légalement ce premier salon à Paris en 1962. 6 ans plus tard, au moment du reportage, sa clientèle commençait lentement à se diversifier. " Quand on pense au mot tatouage, on imagine tout de suite des gros durs, avec des femmes nues sur le bras ou sur le ventre, est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est ça votre clientèle ? " demandait un journaliste. Des clichés que le tatoueur réfutait : " Cela est bien révolu, si vous voulez, ce type de client représente - car il y en a bien sur - disons 30% de la clientèle. Maintenant, dans le reste et pour vous citer un exemple, j'ai tatoué hier un huissier de justice. " A partir des années 70, cela se confirmait. Des banquiers, hommes d'affaires, secrétaires se frottaient à l'aiguille alors que de plus en plus de salons ouvraient leurs portes. A tel point qu'en 1986 un reportage affirmait : " Vulgaire ? Non ! Artistique oui. Qu'il soit symbole de haine ou de passion, de colère ou d'amour, le tatouage, mais aussi les tatoueurs et les tatoués peuvent enfin se montrer au grand jour. " Le tatouage se démocratisait et avait désormais une dimension esthétique. Des artistes s'en emparèrent et se tatouer fit de plus en plus d'adeptes. En 1999, le premier mondial du tatouage eu lieu à Paris. Une festivalière annonçait alors fièrement : " Le tatouage, il faut l'assumer. Moi, je l'assume bien, c'est moi. J'ai des cheveux décolorés. C'est personnel. " Un coup de projecteur qui entérina le succès du tatouage. Il fait désormais l'objet d'expos, défile sur les podiums. Dorénavant, racontait un tatoueur en 2015, il y a " toutes les catégories sociales et professionnelles. Autant des hommes que des femmes, des mamans, des grands-mères. Le fait de la popularisation a fait que tout le monde se tatoue. Il y a beaucoup moins de préjugés comme il y en avait il y a une vingtaine d'années. " Dans les années 80, il y avait une vingtaine de salons de tatouage en France, aujourd'hui ils sont plus de 5000. Autre preuve d'engouement, en 2021, un Français sur 5 était tatoué, soit 20% de la population. Un chiffre qui a doublé en 10 ans.

Producteur / co-producteur Institut national de l'audiovisuel
Générique Rédacteurs en chef : Jérémie Gapin, Richard Poirot
Art et Culture

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