Don du sang et homosexualité, 39 ans de discrimination

C'est la fin de 39 ans de discrimination. A partir de ce mercredi 16 mars, les hommes homosexuels peuvent donner leur sang dans les mêmes conditions que les hétérosexuels. La fin d'un combat qui durait depuis 1983. A l'époque, un arrêté interdisait aux personnes homosexuelles de donner leur sang à cause du Sida. Début des années 80. En France, le sida inquiète. Une communauté est particulièrement touchée. Celle des homosexuels. Alors, pour éviter de propager le virus, un arrêté est signé en 1983. Désormais, les personnes homosexuelles, hommes et femmes, n'ont plus le droit de donner leur sang, comme l'explique à l'époque Claude Lejeune, médecin généraliste : " Un individu lambda se présente à un centre qui récupère le sang, on lui fait remplir un questionnaire qui est anonyme et il y a une question qui demande indirectement si on est homosexuel. " La communauté homo va lutter sans relâche contre cette discrimination. En 2002, première avancée. Les lesbiennes sont autorisées à donner leur sang. Mais les hommes, eux, toujours pas. C'est le cas de Laurent Drelon. En 2007, cet homme découvre qu'il est fiché par l'Etablissement français du sang (EFS) car il a indiqué son orientation sexuelle dans un questionnaire. L'EFS lui a même interdit de donner son sang... jusqu'en 2278 ! " Moi, je n'ai aucune maladie, pas d'hépatite, pas de Sida, rien du tout. Je ne vois pas pourquoi je ne peux pas donner de sang. Chacun fait ce qu'il veut de sa sexualité. Ca ne doit pas avoir recours à une interdiction de sauver des vies. " Malgré ces colères, rien ne change. Les gays continuent d'être discriminés. Mais leurs appels finiront pas être entendus, tout du moins en partie. En 2016, un arrêté autorise les hommes homosexuels à donner leur sang. Mais à une condition, celle de ne pas avoir eu de rapports sexuels pendant un an avant le don. En 2019, cette période d'abstinence a été ramenée à 4 mois, puis à 0 en 2022. Désormais, les hommes homosexuels peuvent donner leur sang dans les mêmes conditions que les personnes hétérosexuelles. La fin de 39 ans de discrimination.