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Thème du jour : Quand une femme perd ses cheveux

Thème du jour : Quand une femme perd ses cheveux

C'est mieux le matin Nord Pas de Calais Picardie - 27.05.2008 - 07:51 - vidéo

Les chutes de cheveux représentent un motif constant d'inquiétude et une importante cause de consultations dermatologiques. Olivier reçoit Le Professeur Emmanuel DELAPORTE, dermatologue au Centre Hospitalier Régional de Lille. La perte de la chevelure a valeur symbolique : chez la femme outre un signe de vieillissement du corps, elle est souvent ressentie comme une perte de la beauté et même de la féminité. Le cheveu est, après la moelle osseuse, le tissu qui se renouvelle le plus vite dans l'organisme. Devant une perte de cheveux importante, surtout chez la femme, il faut un examen local et une prise en compte de l'état général, maladie grave récente, perte de poids, troubles nutritionnels (anémie), accouchement récent, dysfonctionnement thyroïdien, choc psychologique etc, sans oublier la prise de médicaments. La chevelure humaine possède 100 000 à 160 000 cheveux qui se renouvellent de manière cyclique, de manière indépendante les uns des autres. Chaque cheveu passe par une phase de croissance, puis de chute, et cette alternance représente le cycle pilaire qui dure environ entre trois et quatre ans. Le cheveu est alors, lors de sa chute remplacé par un nouveau cheveu produit par le même follicule. Au fil des ans, cette possibilité de remplacement peut progressivement s'épuiser ce qui explique la raréfaction de la chevelure liée à l'âge. Par ailleurs le cycle capillaire est soumis à de nombreuses et diverses influences : hormonales (par exemple celle des androgènes ou des hormones thyroïdiennes...), nerveuses (rôle de stress), métaboliques (fer, oligoéléments, vitamines,...), immunitaires et inflammatoires... Une perturbation de ces facteurs est parfois responsable de la chute de cheveux. Une chute supérieure à 100 cheveux par jour est excessive et peut-être considérée comme anormale. On peut ainsi distinguer les alopécies aiguës et les alopécies chroniques, les alopécies diffuses qui atteignent la totalité du cuir chevelu, et les alopécies circonscrites, qui restent localisées. Le dermatologue distinguera aussi les alopécies cicatricielles qui sont définitives et les alopécies non cicatricielles qui sont transitoires et passagères. La consultation d'un dermatologue est essentielle car elle permet de faire un diagnostic et d'éviter des examens complémentaires inutiles pour la prise en charge. Elle doit permettre de faire le diagnostic des chutes de cheveux d'origine médicamenteuse. Un certain nombre de médicaments peuvent en être responsables. Ces chutes de cheveux sont réversibles à l'arrêt du traitement responsable. Elle décèle également les chutes de cheveux transitoires, mais qui peuvent durer quelques semaines ou quelques mois, après une grossesse, après un accident, une fièvre prolongée, un stress important,... C'est dans ces situations que l'on utilise d'ailleurs le terme médical d'effluvium. Des soins dermocosmétiques appropriés et l'utilisation de produits "anti-chute" à prendre par la bouche sur conseil et prescription dermatologique sont utiles pour faciliter la repousse. L'examen du cuir chevelu par le dermatologue va permettre de faire le diagnostic d'une affection dermatologique du cuir chevelu responsable de certaines chutes de cheveux. C'est le cas de la pelade, du psoriasis, du lichen, de certaines mycoses. Parfois le diagnostic demande une biopsie du cuir chevelu, mais parfois l'examen clinique est suffisant. Le traitement de la chute de cheveux dépend dans ces situations de la nature de l'affection en cause. Il s'agit d'une chute de cheveux progressive et diffuse qui concerne la partie médiane du crâne. Peu peu les cheveux deviennent à la fois moins nombreux et plus fins, et le cuir chevelu devient de plus en plus visible et apparent. Ce type de chute peut survenir assez tôt après l'adolescence. Le plus souvent cependant cette alopécie se rencontre après 40 ans ou même après la ménopause. Le ou les mécanismes de ce type d'alopécie ne sont pas bien connus. Elle pourrait correspondre à un épuisement des possibilités de renouvellement du follicule pileux qui s'épuise avec l'âge, avec donc de grandes variabilités d'une femme à l'autre. Parfois il s'agit de la conséquence d'une baisse des réserves en fer, même s'il New-York a pas d'anémie. On peut dépister cette carence par un dosage de ferritine dans le sang. Il peut s'agir d'un trouble thyroïdien que l'on dépistera en cas de chute de cheveux diffuse et progressive par un dosage hormonal sanguin. Ce type d'alopécie pourrait se traduire en fait un excès de fonction des androgènes féminins au niveau des follicules pileux. On qualifie alors cette alopécie d'alopécie androgénogénétique. Ce terme d' "androgénogénétique" souligne l'intrication des facteurs génétiques et facteurs hormonaux. Les hormones en cause sont en fait les androgènes que produisent chez la femme les ovaires et les glandes surrénales. Ces androgènes peuvent être produits en quantité excessive, mais le plus souvent il n'existe aucun trouble de leur production. C'est en fait dans le cuir chevelu que l'action de ces hormones est excessive, conduisant à une perte de cheveux progressive. Celle-ci traduit un excès de sensibilité du follicule pileux aux androgènes qui lui parviennent, androgènes en quantité donc normale dans le sang. Cet hyperfonctionnement est qualifié d' "hyperandrogénisme". Il correspond à une sensibilité des follicules pileux aux androgènes excessive, et qui est génétiquement programmée. C'est donc au dermatologue à faire le diagnostic de ce type de chute de cheveux. Elle peut être le seul signe cutané de l'excès de fonction des androgènes. Elle peut parfois être associée à une acné sévère, à un excès de poils (hirsutisme) chez la jeune femme, à des troubles des règles (chez la femme avant la ménopause bien sûr) et c'est plutôt dans ces cas que l'on demande des dosages hormonaux à la recherche d'une anomalie de la fonction des ovaires ou des glandes surrénales. Mais ces dosages ne sont pas à réaliser quand la chute de cheveux est isolée et après la ménopause. Les seuls dosages utiles, quelque soit l'âge, sont le dosage de ferritine, pour éliminer une carence en fer, et la recherche d'une anomalie thyroïdienne. Bien sûr quand de telles anomalies existent, leur correction (prise de fer ou traitement endocrinien) est indispensable pour obtenir l'arrêt de la chute. Dans tous les autres cas, les solutions sont dermatologiques. Les traitements hormonaux se concrétiseront par la prise d'antiandrogène. Pour les traitement dermatologiques il s'agira de médicaments (sous forme de lotions) contenants du minoxidil ou des produits par voie bucale ou même par voie injectable (vitamine B5, biotine, vitamine B6, cystine, cystéine, methionine,...).

Producteur / co-producteur France 3 Lille
Descripteur(s) calvitie, cheveu, phytothérapie, chute, santé, plante
Economie et société

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