Interview de Cédric Klapisch sur l'engagement des artistes
André HALIMI s'entretient avec Cédric KLAPISCH autour de la question : que devrait être l'attitude des gens du spectacle quand un pays est en état de guerre ? Cédric KLAPISCH pense que l'acte de résistance est un acte d'engagement très personnel et que chacun réagit avec ce qu'il est. La résistance s'inscrit dans la vie quotidienne elle-même incluse dans la vie sociale : l'artiste peut continuer à divertir mais sans fermer les yeux pour autant. On peut être un clown la journée et résistant le soir. Il a du mal à juger après coup les artistes qui ont pu cautionner le régime nazi et collaborer avec les allemands. Il revient sur la différence entre l'égo des réalisateurs et celui des acteurs : il est plus difficile pour un acteur de s'engager car il y a une grande part de séduction dans leur travail. A travers le "mouvement des cinéastes", les réalisateurs sont actifs et prouvent que le monde les intéresse. Il reconnait qu'il y a peu de gens du spectacle résistants pendant l'occupation mais ajoute qu'il y a eu peu de résistants en France, davantage après la guerre que pendant. Il trouve condamnable et scandaleux de faire des films avec de l'argent sale, allemand en l'occurrence sauf si comme Marcel Carné et Jean Renoir , ces films critiquent le régime en place. A ses yeux, l'artiste est un citoyen comme les autres : il a le droit de se révolter mais il a aussi un devoir d'expression et d'être le porte-parole du plus grand nombre. Le combat contre l'occupant n'est pas comparable au combat contre les sans-papiers mais en temps de paix peu de gens ont le courage de combattre et de dénoncer les injustices.
Producteur / co-producteur |
Editing Productions |
Générique | Réalisateur : André Halimi Participant : Cédric Klapisch |
Descripteur(s) | artiste, guerre, Occupation-époque |