Le Struthof un camp de concentration nazi en Alsace
On connaissait Auschwitz, Dachau, et les autres camps de concentration Allemands. On ignore souvent qu'en France, en Alsace exactement à quelques 50 kilomètres de Strasbourg s'érigeait le camp du Struthof. Entre 1941 et 1944 plus de 45.000 hommes y passèrent, 15.000 y périrent. Ils étaient pour la plupart détenus politiques et résistants. - MONIQUE SEEMAN a retrouvé une douzaine de ceux qui passèrent par ce camp maudit, où les terrains en terrasses permettaient aux prisonniers de s'épuiser plus facilement qu'en terrain plat. - YVONNE HISSLER a toujours vécu dans la région. Devant le camp, elle commente et montre un batiment "avant c'était la salle de bal, c'est devenu la chambre à gaz". Lucien Goettle est lui aussi de la région. Il savait bien qu'il y avait des détenus, mais c'est tout. - Parmi les rescapés, on se souvient : chaque baraquement avait un chef de bloc. C'était un officier SS. Les détenus aussi avaient des fonctions. le "doyen" était responsable de 2 chambres avec 2 chefs de chambrée. C'était la fonction de Kristian Ottosen... - Les détenus n'étaient pas ou peu nourris. néanmoins il fallait courir avec les brouettes. Et toujours cette passion de vouloir s'en sortir. - Pour EDOUARD BALDAF, le pire c'était quand il fallait aller à l'appel. "Nous devions tous sortir, sauf les morts...Certains atteints de dysenterie mouraient pendant l'appel". Léon Schilling et Conrad Adam se souviennent: au début de leur séjour il y avait une pendaison tous les deux ou trois jours. Les détenus étaient obligés d'assister à l'exécution. A force disent ils: c'était une routine. - MADELEINE BRÛLÉ travaillait à la poste. Elle garde le souvenir de ces hommes "maigres et désolés" au regard sans avenir. Certains détenus servaient aux expériences médicales. On étudiait en particulier la résistance au froid. Le docteur Boutdieu se souvient d'un homme dont la peau avait été entièrement désintégrée. Gilbert May qui a connu Dachau, pense que le Struthof était beaucoup plus dur. Quant au docteur Boutdieu, il l'avoue: il a pratiqué la pathologie de la charogne. - DAVE BREZICX se souvient d'un jour où l'on vit arriver des prisonniers français. "On les a placés entre les baraques par 5. Ils ont chanté tout bas la chanson du maquis, ensuite 5 par 5, ils sont entrés dans le crématoire....Dans les crématoires, les SS étaient torse nu, tellement il faisait chaud. Daniel Binet fut évacué dans le coma et se réveilla à Dachau. Il fut libéré un jour d'avril à 5 h du soir. Il revient là chaque année, comme s'il avait été déporté pour la vie.
Producteur / co-producteur |
Carmin Films, France 3 Strasbourg Alsace |
Générique | Réalisateurs : Alain Jomy, Monique Seemann Participants : Léon Boutdien, Boris Pahor, Yvonne Hissler, Lucie Epp, Lucien Goettle, Max Nevers, Kristian Ottosen, Ernest Gillen, Edouard Baldauf, Emile Hausberger, Anton Blankenhorn, Conrad Adam, Léon Schilling, Micheline Felder, Jean Felder, Madeleine Brule, Gilbert May, Alphonse Blattner, Dave Brezic |
Descripteur(s) | Alsace, Bas Rhin, camp de concentration, France, Natzwiller, nazisme, prisonnier de guerre, Seconde Guerre mondiale, souffrance, Témoignage |