Afrique du Sud : Et maintenant?

Après 27 ans d'emprisonnement, Nelson Mandela a été libéré le 11 février 1990. Quel en sera l'impact sur l'avenir de l'Afrique du Sud? Avec des images factuelles et d'illustration entrecoupées d'interviews, le point sur cette société sud-africaine, alors que l'apartheid semble être à bout de souffle et que noirs et blancs doivent apprendre à vivre ensemble en toute égalité. Le reportage s'ouvre sur des images de noirs manifestant ou allant à la plage, signe que la cohabitation entre noirs et blancs est devenue une réalité. L'étape suivante, décisive pour le pays, sera d'accorder le droit de vote aux noirs. Certes, la ségrégation raciale est toujours entretenue par l'AWB, parti d'extrême droite dirigé par Eugène TERREBLANCHE. Steph JACOBSON, un des leaders, ne cache pas sa détermination à lutter contre la fin de l'apartheid : : "C'est une trahison envers l'homme blanc, si demain notre leader nous demande de nous battre nous le ferons...Nos ancêtres ont payé pour être là, ils ont construit ce pays, ils ont dompté ces sauvages noirs et aujourd'hui on leur rend le pays sur un plateau...". Fort heureusement, ils ne représentent pas la majorité des blancs, qui ont pour la plupart compris l'enjeu politique et économique d'un changement dans la société : stopper la contestation des noirs, mettre fin aux sanctions économiques et au désinvestissement de la communauté internationale. Différentes interviews de blancs favorables à la fin de l'apartheid : -Peter DUTOIT, exploitant agricole travaillant avec des ouvriers noirs, ne cache pas l'angoisse des hommes blancs devant les changements, tout en se déclarant pour des négociations entre toutes les ethnies et un plan global pour tous les sud-africains. -Théo RUDMAN, économiste, en visite dans les townships de Soweto, démontre les compétences et la force de travail de la population noire, malgré leur peu de qualifications. - Raymond ACKERMAN, homme d'affaires sud-africain, résume la situation : le changement est inévitable pour sauver l'économie , car l'Apartheid a ruiné l'Afrique du Sud. Mais de leur côté, les noirs auront-ils envi de partager avec les blancs? L'exemple de Peter MOTALI, noir milliardaire, chef d'entreprise d'une société de transport, ne va pas dans ce sens. Il veut créer des emplois d'abord pour les non-blancs. "Les blancs sud-africains sont très paresseux, (..) on n'a pas besoin de faire appel aux blancs". Très proche des mouvements anti-apartheid, l'église, regroupant blancs, métis et noirs, a également son rôle à jouer dans les négociations à venir. Peter John PEARSON, un métis proche de l'église, fait l'analyse de la situation : les blancs au pouvoir n'ont plus d'autre solution que le changement afin de ne plus subir les sanctions de la communauté internationale. Reste pour le gouvernement à convaincre les mouvements noirs comme les conservateurs blancs de la nécessité de partager et négocier dans la nouvelle Afrique du Sud démocratique qui se dessine...