ENTRETIEN POMPIDOU AVEC DE LA GRANGE
Interview du Premier Ministre, GEORGES POMPIDOU, par François de La Grange. - PE des deux hommes assis autour d'un guéridon "faux empire". - De La Grange : "Déjà 8 mois que nous ne sommes pas entretenus...Quels problèmes vous paraissent les plus importants ?" - G. POMPIDOU : "STABILISATION ET BUDGET : les résultats: hausse des prix stoppés, voir indices d'octobre et certainement de novembre...moyens mis en oeuvre : hélas autoritaires...sur qui compter pour aider à cette tâche...les appels aux syndicats n'ont peut-être pas rencontré un gros enthousiasme, mais de gros efforts ont été faits pour revaloriser la fonction publique, ne pas l'oublier...évocation du coût de l'augmentation pour l'Etat." - GREVES : il ne voit pas beaucoup ce qu'elles doivent signifier : les grèves gênent et lèsent les usagers des services publics et certaines de ces grèves revêtent un caractère anormal. Cas de l'électricien qui coupe l'électricité, c'est très différent de l'exercice du droit de grève... si cela devait se renouveler... très vite intolérable." - FORCE NUCLEAIRE :"n'a demandé aucun sacrifice aux salariés du secteur privé et très peu du secteur public...c'est une part très modeste de notre budget militaire : les divisions blindées demandées par nos alliés seraient plus coûteuses et c'est cela qui a permis de réduire le budget militaire...les adversaires du gouvernement eux-mêmes ont reculé devant la force de frappe et ne l'ont que peu attaquée...si cette force de frappe n'a aucune valeur, pourquoi les gouvernements étrangers prennent-ils tant de peine pour nous en dissuader ? Faudrait-il abandonner les prodiges de nos techniciens aux USA qui n'en n'ont pas besoin ?" - BUDGET : il le trouve assez bon. Ce que représente l'Education Nationale : en 1958 = 10%, en 1963 = 14%, et pour 1964 = 16%. Pour le logement, même satisfaction ainsi que pour la Santé Publique. Les dépenses militaires sont relativement en dégression. Plus la majorité est large, mieux cela vaut pour le pays. Non, tout ne va pas très bien, mais par rapport à la pente qu'il fallait remonter, aux besoins du pays après 1/4 de siècle d'abandon, il me semble que nous n'allons pas trop mal, grâce à la stabilité politique. Nous avons heureusement DE GAULLE et nous sommes nombreux autour de lui."
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Générique | Journaliste : François de La Grange |