INTERVIEW POMPIDOU
Interview du Premier Ministre, GEORGES POMPIDOU, par François de La Grange, à propos notamment de la grande grève des mineurs de fond. - GEORGES POMPIDOU compare la situation économique à l'état physique d'un homme malade :"L'économie française ne "couve" pas quelque chose, mais il lui faudra se défendre pour résister...la hausse des prix... l'importation l'emporte actuellement sur l'exportation : ceci doit mener à l'inflation, qui est au début, une maladie agréable, qui tourne mal ensuite. Le pays doit prendre des précautions : des remèdes de cheval ... Ce sont les catégories les plus modestes qui en souffrent le plus. Il promet de veiller sur les circuits de distribution et les intermédiaires. Il faut ramener le pouvoir d'achat à son taux normal. Il faut voir les causes profondes du mal : limitation à la liberté et à l'activité des banques." - Attitude du gouvernement face aux MINEURS EN GREVE :le gouvernement n'a pas pu faire autrement que de refuser les revendications des mineurs. Les mineurs ont eu 7% d'augmentation en 8 mois, ce qui n'est pas mal, dit POMPIDOU. Il admet que les salaires des mineurs ont pris un certain retard : ils ont donc prévu une revalorisation : 20% pour l'année en cours. Ils seraient prêts à revoir avec eux les augmentations nécessaires. Le droit de grève est reconnu par le gouvernement, mais la réquisition n'était pas spécialement dirigée contre les mineurs : la grève étant dirigée contre tout le pays, la réquisition a pris un caractère collectif... Les stocks de charbon sont inexistants : ceci menace l'économie du pays. Le gaz sera peut-être rationné. Il y aura des répercussions sur les hopitaux, les cliniques, les écoles, etc... Cela peut aller jusqu'à l'abaissement du niveau de vie des Français. Les mineurs n'ont pas à endosser une telle responsabilité. Le gouvernement ne niera point la solidarité de cette grève, mais il leur sera reconnaissant de reprendre le travail, etc... Les intentions du gouvernement sont claires. Il se porte garant de la bonne foi du gouvernement, mais il précise qu'il a fallu faire passer l'intérêt national avant tout. Il demande une nouvelle fois aux mineurs de reprendre le travail : sagesse de laquelle dépend l'avenir du pays..."
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Générique | Journaliste : François de La Grange |