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Georges Pompidou

Georges Pompidou

Campagne électorale officielle : élection présidentielle 2ème tour - 10.06.1969 - 30:15 - vidéo

Interview de GEORGES POMPIDOU, candidat UDR à la présidence de la République, entre les deux tours de l'élection par GEORGES SUFFERT et JACQUES SALLEBERT. - GEORGES POMPIDOU :"Mr Poher nous avait dit que s'il était candidat il abandonnerait l'intérim. Il ne l'a pas fait, c'est une première contradiction, mais enfin passons...Il nous a dit maintenant que s'il ne l'a pas fait, c'est parce qu'il ne voulait pas laisser l'intérim à ce gouvernement que, dit-il, il connaît trop. Or, j'ai lu dans la presse, il y a trois jours, que Mr Poher présidant le dernier conseil des ministres avait adressé ses félicitations et ses remerciements à ce même gouvernement. Je voudrais bien savoir quel est le Mr Poher qui dit la vérité. De la même manière d'ailleurs, il nous dépeint le régime gaulliste et mes années de gouvernement comme un régime de terreur où tous les Français vivaient sous une emprise policière et sans avoir la moindre liberté d'opinion. Alors je me demande ce que faisait pendant ce temps là Mr Poher qui était sénateur et qui aurait pu dénoncer cet abominable régime. Or je me suis renseigné sur sa carrière...Par exemple en l'année 1966 ? Eh bien il a déposé une proposition de loi tendant à faciliter la vente immobilière à tempérament, un point c'est tout. En 1967, que croyez-vous qu'il ait fait ? Il a déposé une question orale relative à la clinique chirurgicale d'Athis Mons dans l'Essonne. Je ne doute pas de l'importance de cette clinique chirurgicale, mais enfin, si nous étions sous un régime de terreur, et que j'aie été parlementaire, j'aurais fait me semble-t-il davantage. En réalité il y a là quelque chose qui n'est pas convenable, qui ne convient ni d'abord au personnage de réconciliation, d'union des Français, que voulait se donner Mr Poher, ni surtout au débat qui nous oppose. Il s'agit de désigner le chef de l'Etat et par conséquent pour les Français, de choisir l'homme qui sera le plus capable de diriger le pays, de le représenter à l'étranger, de protéger éventuellement les Français contre les difficultés internes et externes. Alors ses attaques, qui ne sont d'ailleurs étayées d'aucune argumentationprécise, je n'y répondrai pas." - Ensuite GEORGES POMPIDOU rappelle sa conception de la majorité élargie et souhaite de nouveau que l'opposition se structure. - A propos de l'usage du vote bloqué à l'Assemblée Nationale, il précise que son intervention ne dépend pas du président de la République, mais ajoute qu'en dehors de la discussion budgétaire cette procédure devait être "Tout à fait exceptionnelle." - Interrogé sur les questions financières il déclare :"La situation économique et même financière de la France est solide. Il y a des difficultés indiscutables, il y auara des problèmes c'est certain. Mais le fond est bon, et si le gouvernement inspire confiance je crois que les capitaux rentreront." - A propos de l'éducation nationale, G. POMPIDOU estime :"Je suis partisan de ce qu'on appelle la culture générale, et je crois que le temps de ce qu'on appelle les humanités n'est pas fini. Par contre, je ne crois pas que l'enseignement ait pour but de former...19ème siècle qui lisent Virgile à livre ouvert. On s'adresse maintenant à tout le monde, et il faut aussi que l'Université mène à un métier. Par conséquent il faut qu'elle soit ouverte sur le monde extérieur comme sur le monde économique et sur l'évolution de ce monde. Il faut donc à la fois, garder la culture et s'adapter au monde moderne. Une réforme est en cours, qui commence d'ailleurs avec quelques grincements. Je suis partisan d'une réforme profonde des méthodes de gestion de l'Université, je suis partisan de l'autonomie des universités, et à ce point de vue je vais plus loin que la loi d'orientation. Mais je ne crois pas d'autre part que cette réforme gagne à se dérouler dans le désordre." - Il évoque les relations franco-américaines :"Je me suis félicité de l'ammélioration qui a eu lieu dans ces derniers mois. Je crois que cela tient d'ailleurs pour une bonne part à deux choses :"L'une c'est l'évolution de la situation au Vietnam et l'autre c'est que le gouvernement de Mr Nixon a mieux compris que la France, en reprenant, en quelque sorte, sa liberté vis-à-vis de l'organisation technique que l'on appelle l'OTAN, n'en avait pas moins gardé sa fidélité profonde à l'Alliance atlantiqueet au traité de l'Alliance atlantique. Au surplus, Mr Nixon s'est rendu compte que la France et les Français gardaient aux Etats Unis et aux Américains cette vielle amitié qui date maintenant de la fondation même des Etats Unis. Alors je crois à l'ammélioration de nos rapports de façon permanente et pour ma part je suis tout prêt à y travailler." - GEORGES POMPIDOU reprend ses thèmes habituels sur le développement du Marché commun et sur les relations avec l'Est.

Producteur / co-producteur Office national de radiodiffusion télévision française
Générique Participants : Georges Pompidou, Jacques Sallebert, Georges Suffert
Economie et société
Médias
Politique
Présidentielles

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