Polémique autour de la découverte de Jacques Benveniste

Polémique autour de la découverte faite par le professeur Jacques BENVENISTE (INSERM) qui aurait démontré que l'eau garderait la mémoire des molécules biologiquement actives qu'elle contenait avant dissolution. Si cette découverte s'avérait exacte elle remettrait en cause les données de la physique et pourrait être appliquée à l'homéopathie. Elle suscite actuellement une vive controverse : la revue scientifique britannique "Nature" avait publié fin avril 1988 les conclusions des travaux du professeur BENVENISTE avant d'envoyer une commission d'experts (dont un magicien) vérifier ses travaux.A Clamart, une équipe de chercheurs français découvre l'impossible : l'eau aurait une mémoire, elle garderait la trace d'un contact avec des substances tellement diluées qu'elles auraient totalement disparu. Mais pour être acceptée, cette découverte doit passer devant un jury d'experts.A Londres, les experts de la plus prestigieuse revue scientifique "Nature" décident le 30 juin dernier, après deux années de réflexion de publier les résultats de l'équipe du professeur BENVENISTE. C'est la reconnaissance officielle. Sans inquiétude, le professeur accepte une contre-expertise de "Nature". Tout s'écroule. Sur le document filmé par le professeur lui-même, on voit les trois contre-experts dans le laboratoire de Clamart au début du mois de juillet. Pendant cinq jours, ce sera la suspicion la plus totale dans une atmosphère plus que tendue.Le docteur Elisabeth DAVENAS (chercheuse INSERM ) : "il y avait une partie de cinéma dans tout ce qu'ils faisaient alors qu'on avait l'impression d'agir de façon simple et ouverte. Ils étaient venus là dans le but de descendre tout le travail."Pourquoi avoir fait appel à James RANDI professionnel de la prestidigitation ? John MADDOX (directeur de Nature) : "une chose était possible, qu'il y ait eu tricherie. Je crois que BENVENISTE croit encore aujourd'hui qu'il a raison. Peut-être que quelqu'un lui a joué un mauvais tour dans son dos. On a déjà vu ça."Sur le fond, la critique a posteriori des travaux de BENVENISTE repose pour l'essentiel sur des erreurs de méthodologie, mais le chercheur français conteste tout en bloc et contre-attaque.Jacques BENVENISTE : "Ces contrôles se sont déroulés dans un climat de pression psychologique et d'agitation quasi hystérique dans mon laboratoire. On fait régner un climat de terreur dans la science et on a appliqué des méthodes d'investigation de type McCarthy".Le rapport de "Nature" sera publié demain.