Jim Harrison : De Marquette à Veracruz

Jim Harrison, De Marquette à Veracruz,chez Christian BourgoisIl faudrait pouvoir s'affranchir de la pesante légende qui dans notre pays entoure Jim Harrison, lequel demeure aux Etats-Unis, un auteur à peu près inconnu. Son dernier roman, bizarrement,traduit ' De Marquette à Veracruz ' alors que son titre original signifie ' Le Nord, le vrai ' témoigne d'une ambition renouvelée. Histoire d'une famille, les Burkett, des années soixante à nos jours et qui débute-et s'achève- par une scène hallucinante. Sur une barque, un homme demande à son fils de le jeter par dessus bord.Drôle de famille les Burkett du Michigan au Nord des Etats-Unis. Le père en question est un maniaque sexuel, al mère alcoolique, les enfants sont plutôt élevés par l'oncle Fred, un prêtre défroqué qui connaît comme personne les rivières et les étangs.Dépourvus de tout sens moral, les Burkett ont de tout temps pratiqué la déforestation sauvage et déplacé les populations indiennes. Ce qui n'empêche pas David de découvrir l'amour avec l'amour avec la délicieuse Laurie, qui restera la femme de sa vie, même si trois autres mémorables figures féminines interviennent ensuite dans le récit.Afin de se libérer de cet épouvantable atavisme, David prendra la route du sud, celle du Mexique.Les forêts lui appartiennent comme des îlots de pureté, les souches d'arbres comme de nouvelles cathédrales. Harrison entretient dans la fièvre le souvenir d'un paradis perdu mais cependant encore à portée de main. Pour y accéder, il faut comme David ne plus juger et partir. Par fuite.