La mobilisation partielle décrétée mercredi 21 septembre par la Russie en Ukraine est une annonce symboliquement forte. Qui rappelle notamment des appels similaires lors de la guerre en Tchétchénie à la fin des années 90.
Cette guerre qui avait ravivé les inquiétudes des mères des soldats russes. Et c'est sur ce point que le reportage de France 2, proposé en tête de cet article, appuyait son propos en donnant la parole à des soldats réservistes déserteurs ou à des mères de famille. Ce reportage a été diffusé le 16 octobre 1999.
Citoyen sans droit
Les mères russes, comme aujourd'hui, étaient mobilisées pour «garder leurs fils vivants». Alors même que l'armée russe violait la loi qui interdisait d'envoyer de jeunes recrues au combat. Les conscrits, dans la loi russe, ne sont en effet pas censés être envoyés au front. Mais l'état-major passe outre, jusqu'à faire signer des contrats à des appelés devenus du jour au lendemain des soldats et envoyés sur le terrain.
En 1999, l'Association des mères de soldats se battait ainsi pour que leurs enfants ne partent pas au front ou qu'ils ne repartent pas s'ils venaient à revenir. Car comme le dit le commentaire de Gilles Rabine, «le soldat est un citoyen sans droit qu'on envoie se faire tuer».