L'ACTU.
À partir du 1er août 2023, l’impression des tickets de caisse n'est plus systématique. Les consommateurs devront spécifiquement le réclamer s’ils le désirent. Cette mesure provient de la loi « anti-gaspillage et économie circulaire » (Agec), votée en 2020. Ce texte vise à réduire la production de déchets, et à lutter contre les substances dangereuses contenues dans les tickets, notamment le bisphénol A. Depuis janvier 2020, les papiers thermiques contenant plus de 0,02 % de bisphénol A sont interdits de mise sur le marché européen. Perturbateur endocrinien, il n’est plus utilisé dans les tickets de caisse, il a été remplacé par les bisphénols S et F, suspectés d'être également dangereux. Les tickets de caisse représentent actuellement 150 000 tonnes de papier par an.
Les facturettes seront encore imprimées dans quatre cas précis : au restaurant ou à l'hôtel, ou lorsqu'il s'agit d'une prestation de service dont le montant est supérieur à 25 euros (chez le coiffeur ou le garagiste par exemple), pour la garantie d’un achat dit « durable » (électroménager, équipement informatique ou appareils de téléphonie par exemple), ou encore, pour des opérations annulées ou faisant l'objet d'un crédit, car le consommateur doit pouvoir s’assurer de l’échec effectif de la transaction. Enfin, les tickets émis par des automates dont la présentation s’avère nécessaire seront également conservés (péage, parking).
C’est une petite révolution, car depuis l’invention des premières caisses enregistreuses, à la fin du XIXe siècle, les commerçants, et les clients, ont pris l’habitude d’émettre et de recevoir un ticket.
UN PEU D'HISTOIRE
Les premières caisses enregistreuses sont nées aux États-Unis à la fin des années 1880, après la Guerre de Sécession américaine. C’est James Ritty, propriétaire de saloon à Dayton dans l’Ohio, qui inventa la première caisse enregistreuse en 1878. Mais c’est John H. Patterson en 1884 qui perfectionna la « National Cash Register Company », plus connue sous le nom de NCR. Une société qui vend toujours aujourd’hui des caisses. Pour prévenir la fraude, il eut l’idée d’ajouter un rouleau de papier et un mécanisme d’impression pour éditer des tickets à chaque transaction : un pour la comptabilité et un autre pour le client : Le ticket de caisse était né.
Depuis cette date, les petits papiers imprimés sont entrés dans notre vie quotidienne à travers quatre usages récurrents : prouver un achat ou servir de garantie ; vérifier ses achats ; conserver la mémoire de ses achats et bénéficier de promotion grâce aux coupons souvent imprimés au dos des tickets.
L’ARCHIVE.
Avec l’avènement des supermarchés, le ticket de caisse a pris de l’ampleur et de l’importance. Nous avons retrouvé dans nos archives un petit « tuto » d’utilisation du ticket de caisse. Il s’agit d’un spot de l’association UROC (Force ouvrière consommateurs) de Bar-sur-Aube, diffusé sur France Régions 3 Reims en novembre 1984.
« Combien de consommateurs contrôlent-ils leurs tickets de caisse avant de sortir du magasin ? Certainement très peu. Et pourtant, beaucoup d’erreurs sont détectées en contrôlant les tickets et les produits achetés », expliquait le commentaire en préambule à ce petit sujet illustrant une démonstration du bon usage du ticket de caisse dans un centre commercial.
Dans un premier temps, l’association conseillait fortement d'anticiper le passage en caisse en comptant le nombre d’articles achetés et en calculant globalement le contenu du caddy, des propos illustrés par les images d'une ménagère qui notait consciencieusement sur un calepin tous ses achats : « vous devez trouver le même nombre sur le ticket de caisse », ajoutait le commentaire qui conseillait de contrôler les achats enregistrés par la caissière. D’ailleurs, à l'image, la cliente lançait un regard bien appuyé - et suspicieux - à l’employée occupée à taper les produits, preuve qu'elle suivait les consignes de prudence à la lettre.
« Si vous constatez une erreur, signalez-la tout de suite à la caissière… », ajoutait la voix avec conviction, avant de poursuivre : « Alors, tous à vos tickets à la sortie de la caisse ! Et n’hésitez pas à réclamer calmement si on vous a compté un produit plus cher ou que vous n’avez pas eu. Si la caissière fait des difficultés, demandez le gérant où la caisse centrale, ils se chargeront de régler ce litige.
Et de conclure : « Après tout, les bons comptes font les bons amis ! »