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Burkina Faso : Thomas Sankara, le « Che Guevara » africain  

Burkina Faso : Thomas Sankara, le « Che Guevara » africain  

Un coup d'Etat serait en cours au Burkina Faso. Des tirs ont été entendus dimanche 23 janvier près de la résidence présidentielle de Roch Marc Christian Kaboré, dans la capitale Ouagadougou. Le pays n'en est pas à son premier coup d'Etat. En 1987, l’ancien président en avait fait les frais et avait été assassiné car son discours révolutionnaire et anticolonialiste dérangeait. Retour sur sa présidence.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.10.2021 - Mis à jour le 24.01.2022
Thomas Sankara, le "Che Guevara" africain - 2021 - 02:53 - vidéo
 

Selon la radio RFI, le président Roch Marc Christian Kaboré aurait été arrêté dans la nuit du 23 au 24 janvier 2022. Il serait détenu dans un camp militaire. L’agence Reuters précise qu’il serait aux mains de mutins. Une source sécuritaire évoque même un coup d’Etat en cours.

Depuis le 25 octobre 2021 se tenait justement à Ouagadougou le procès des auteurs présumés du meurtre de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara, tué avec 12 de ses compagnons lors d'un coup d'État le 15 octobre 1987. Pendant 4 ans, l’ancien président Burkinabé avait multiplié les mesures progressistes dans son pays. Mais son discours révolutionnaire et anticolonialiste dérangeait à l'intérieur et à l’étranger. Un homme intègre pour certains, un président gênant pour d’autres.

Thomas Sankara, ce sont 4 années à la tête du Burkina Faso, de 1983 à 1987. Et un surnom, celui du « Che Guevara africain ». Le montage en tête d'article revient sur ce bref mandat. Août 1983, à 33 ans, Thomas Sankara arrive au pouvoir après un coup d’Etat, mené par son ami Blaise Compaoré. A l’époque, le pays, une ancienne colonie française, s’appelle la Haute-Volta. Populaire, nationaliste, souriant, le capitaine au béret rouge se veut proche du peuple. A peine au pouvoir, le révolutionnaire veut rompre avec le passé. La corruption politique, c’est terminé. Lui-même vit simplement avec sa famille dans un palais présidentiel délabré.

Un réformateur dérangeant

Autre changement, et d’importance. En 1985, le chef de l’Etat modifie le nom de la Haute-Volta. Place au Burkina Faso. Pourquoi ? Thomas Sankara en expliquait la raison en 1986 : « C’est un nom qui ne nous renvoie qu’à un passé colonialiste. Par contre, Burkina Faso est un nom puisé dans le terroir qui a une signification dans notre langue qui veut dire : 'Patrie des hommes honnêtes'. » Thomas Sankara multiplie les mesures. Il lance des campagnes de vaccination, prône l’autosuffisance alimentaire. Même ses hommes vont récolter dans les champs.

Autre combat : l’émancipation des femmes. Thomas Sankara est un précurseur en Afrique. Il féminise son gouvernement, crée une Semaine de la Femme. Mais Thomas Sankara est aussi critiqué. Notamment à l’étranger. Les autres chefs d’Etat africains se méfient de lui, ils ne veulent pas d’une révolution dans leur pays. Avec François Mitterrand, les relations sont tendues. Le président français n’apprécie pas du tout le discours anticolonialiste de son homologue Burkinabé. Il lui fait savoir en 1986  : « C’est un homme un peu dérangeant le président Sankara. Non, c’est vrai, il vous titille. Il pose des questions », déclarera-t-il alors.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est tué par un commando lors d’un coup d’Etat. 34 ans après, le procès des auteurs présumés s’est ouvert. Et sur le banc des 14 accusés, l’ancien ami intime de Thomas Sankara, Blaise Compaoré. Le procès débuté et octobre 2021 est toujours en cours.

Pour les créateurs de contenus

Les équipes de mediaclip, une offre de l'INA pour les pros, ont sélectionné cette archive de Thomas Sankara quand il évoquait l'émancipation féminine.

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