Sur le tournage du premier «Indiana Jones» en 1981

L'ACTU.

Le 18 mai 2023, le Festival de Cannes s'offrait en avant-première mondiale le dernier volet de la saga Indiana Jones. Intitulé Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, le film réalisé par James Mangold qui sort en salle le 28 juin en France et le 30 juin aux États-Unis. Harrison Ford incarne une nouvelle fois son personnage charismatique d'archéologue aventurier.

Indiana Jones est né dans l'esprit de deux ténors du grand écran, le duo gagnant de Star Wars, Steven Spielberg à la réalisation et George Lucas à la coproduction. Le premier opus des Indiana Jones, Les aventuriers de l'Arche perdue (Raiders of the Lost Ark), est sorti le 16 septembre 1981. Ce premier film se déroule en 1936, en pleine montée du nazisme. Il plante le personnage d'Indy : un éminent archéologue séduisant, mais bourru et intrépide. Expert en occultisme, il est toujours prêt à quitter sa salle de classe - et ses étudiantes en pâmoison - pour se lancer dans de folles aventures. Certains le qualifierait de « pilleur de tombes », pourtant son seul objectif est « chevaleresque » : empêcher les « méchants » de mettre la main sur des reliques légendaires. En l'occurrence ici, empêcher les nazis de dérober l'Arche d'alliance. Un artefact biblique, qui selon la légende, conférerait des pouvoirs illimités à son possesseur.

Restait à trouver l'acteur qui incarnerait cet archéologue aussi charismatique que casse-cou. Après l'énorme succès de Star Wars, Steven Spielberg pensait à Harrison Ford, le Han Solo contrebandier et pilote de génie des aventures intergalactiques. Un choix que George Lucas ne cautionnait pas, craignant que le public ne continue à l'assimiler au pilote du Faucon Millenium. Le réalisateur aura finalement gain de cause et Harrison Ford incarnera l'aventurier au fedora défraîchi.

LES ARCHIVES.

L'archive en tête d'article est un extrait d'un reportage diffusé le 19 septembre 1981 dans l'émission « Temps X » des frères Bogdanoff, trois jours après la sortie du film. Il présentait le tournage de ce premier épisode. Le scénario avait été écrit par Lawrence Kasdan, d'après l'histoire imaginée par George Lucas et Philip Kaufman.

Entre deux scènes, George Lucas et Steven Spielberg revenaient sur la genèse du film et expliquaient comment l'idée de ce héros leur était venue, 10 ans plus tôt, au même moment que l'idée de Star Wars : « Nous étions sur la plage [avec George Lucas] construisant un château de sable et Lucas m'a dit qu'il avait une idée de film qu'il voulait écrire et produire et qui s'appellerait « Les aventuriers de l'Arche perdue ». Les aventures d'un soldat de fortune, Indiana Jones, qui mènerait une chasse au trésor spectaculaire et surnaturelle. »

Les concepteurs du film imaginaient déjà un long métrage mêlant occultisme, Histoire et aventures, un cocktail addictif et explosif. Dans cette seconde archive, à découvrir ci-dessous, extraite du même reportage, Steven Spielberg décrivait sa volonté de ne pas laisser une seule minute de répit au spectateur : « ce sera un film en mouvement, au déroulement inattendu et au rythme haletant, un vrai film d'action ».

Alors qu'en arrière-plan, Indiana se démenait sur un tarmac contre une grosse brute musculeuse, George Lucas confirmait son désir d'une « constante tension. Un film d'aventure avec un grand "A" dans le style des films d'autrefois. » Il expliquait l'avoir réalisé pour retrouver ce plaisir de l'action, une approche, qui selon lui, aurait disparue dans les films contemporains. La caméra suivait également Steven Spielberg alors qu'il dirigait l'explosion d'un avion. Heureusement, Indiana Jones échapperait à la mort dans cette scène mouvementée !

Des acteurs malmenés pour la bonne cause

Egalement dans cette archive, une autre scène angoissante du film. Aux côtés d'Harrison Ford, on retrouve l'actrice Karen Allen (Marion Ravenwood). Elle incarne la fille du mentor de l'archéologue et accessoirement, son ancien amour, qu'il n'a pas revu depuis des années. Au début du film, il la retrouve dans la taverne qu'elle tient au Népal. Son irruption dans sa vie pour récupérer un ancien médaillon (également convoité par les sbires du IIIe Reich) va entraîner la jeune femme à suivre son ancien amant dans sa quête rocambolesque. Cette seconde archive nous transporte également dans un hangar sombre où se joue une scène avec des serpents. Des milliers de VRAIS gros serpents.

Tandis qu'on répartissait les reptiles, Karen Allen, en petite robe blanche, était sommée de se placer au milieu de ces partenaires sifflants et ondulants… Harrison Ford la rejoignait bientôt au milieu de la masse grouillante. Pas très rassuré lui non plus. Les deux acteurs se montraient prêts à payer de leur personne pour réussir cette scène clé du film. Et l'actrice n'avait pas fini de trembler puisqu'elle se retrouverait bientôt « au milieu de squelettes, de cadavres », « un vrai cirque », ironisait-elle.

Plus tard, le réalisateur mettrait autant d'énergie à diriger les stars que les méchants zombies du film. En fin de séquence, Harrison Ford semblait beaucoup s'amuser à incarner son personnage ambigu, davantage « pilleur de tombes » qu'archéologue.

Les coulisses d'une scène mythique

Parmi les scènes inoubliables de drôlerie du film, il y a celle où Indiana Jones tue un cheikh agressif par un seul coup de pistolet. En octobre 1998, invité de l'émission « Bouillon de culture », Steven Spielberg racontait l'anecdote dissimulée derrière ce duel plutôt insolite.