L'ACTU.
Le 22 juin 2023, l'un des robots déployés dans le cadre des recherches du sous-marin Titan a découvert des débris sur le fond océanique, non loin du Titanic. Cette découverte marque l'annonce de la mort des cinq personnes embarquées pour observer l'épave. Le dimanche 18 juin, ce mini submersible de la compagnie Ocean Gate était parti pour une plongée de près de 4 000 mètres. Il avait perdu le contact quelques heures après le début de sa plongée. Parmi les passagers se trouvaient le propriétaire de la compagnie organisatrice de l'expédition et un spécialiste français de la plongée profonde, Pierre-Henri Nargeolet. Expert du Titanic, il avait dirigé quatre expéditions de l'Ifremer sur site et avait a participé au total à huit explorations du Titanic entre 1987 et 2021.
Titan, un petit cylindre blanc dont la coque ultra légère est composée de fibres de carbone et de titane, possédait une autonomie restreinte de 96 heures. Avec ses 10 tonnes, soit la moitié du poids d'un submersible similaire, Titan pouvait atteindre 4 000 mètres de profondeur et résister à une pression de 400 bars, l’équivalent d’une force de 400 kg par cm². Son large hublot de 57 cm était unique, en effet, la plupart des sous-marins, comme le Nautile de l'Ifremer, ne possédant qu'un hublot de 15 cm.
Depuis le signalement de la disparition, les Américains et les Canadiens exploraient la zone. Le 22 juin, dans la matinée, les garde-côtes américains avaient annoncé qu’ils poursuivraient les opérations de sauvetage, malgré l'épuisement redouté des réserves d'oxygène. En parallèle, trois robots, dont le Français Victor 6000, dépêché sur place par le navire français l'Atalante, continuaient également les recherches sur zone.
L'ampleur des moyens déployés pour sauver les passagers du Titan, n'est pas sans rappeler un précédent sauvetage. Fin août 1973, deux hommes étaient restés coincés pendant plus de trois jours à bord du Pisces III, au large de l'Irlande. Ils avaient été secourus quelques minutes avant la fin de leur réserve d'oxygène.
L'ARCHIVE.
L'archive en tête d'article, diffusée dans le JT de la nuit du 30 août 1973, revenait sur ce sauvetage et montrait des images du « sous-marin de poche ». Équipé d'un système « assez simple de régénération de l'air et de réserves d'oxygène » et d'un « absorbeur chimiques de gaz carbonique », il avait été construit au Canada, apprenait-on.
« L'engin mesure six mètres de long. Il pèse 12 tonnes et demie », précisait le commentaire. Contrairement à Titan, son équipage était réduit à deux hommes. Il était conçu pour effectuer des travaux par 900 mètres de fond et pouvait théoriquement plonger à plus de 1 000 mètres.
Le sujet expliquait que les circonstances de l'accident étaient encore mal connues. L'incident s'était produit au moment où le submersible travaillait pour le compte des postes et télégraphes britanniques. Les deux marins britanniques (Roger Mallinson et Roger Chapman) s'étaient rendus en mer Celtique pour poser « un câble transatlantique par 450 mètres de fond, à 220 kilomètres au sud de l'Irlande ».
Que s'était-il passé ? On l'apprendrait plus tard, en remontant vers la surface, une fois le travail achevé : une trappe s'était ouverte accidentellement, inondant une partie autonome du sous-marin. Très vite, alourdit, il était retombé sur le fond marin, passant de 150 mètres à 480 mètres en quelques secondes ! Il était 9h30, ce 30 août.
Les deux hommes ne disposaient que d'une canette de limonade et d'un sandwich au fromage pour s'alimenter. Heureusement le réservoir d’oxygène avait été remplacé avant la plongée. Ils bénéficiaient de 60 heures d'autonomie. Dans l'attente du secours, les deux hommes décidaient d'économiser l'air en limitant leurs mouvements et en évitant de parler.
Le tandem était parvenu à contacter la surface. L'alerte lancée, un escorteur et deux sous-marins du même type devaient arriver sur les lieux ce soir même, expliquait le journaliste dans le sujet. On espérait dégager le sous-marin pour qu'il remonte par ses propres moyens, soit le hisser à l'aide d'un câble. C'est cette seconde solution qui avait été choisie.
Un sauvetage complexe
Les secours s'organisèrent rapidement, dépêchant plusieurs navires de la Royal Navy, de l'US Navy et de la Garde côtière canadienne sur place. Les submersibles Pisces II et Pisces V leur apportèrent un soutien supplémentaire. Les deux sous-marins allaient connaître une série d'incidents, la corde en polypropylène les reliant à la surface se brisant successivement. Au point d'envoyer le Pisces V sur le fond marin aux côtés du Pisces III, avant de remonter !
Sous marin perdu en mer
1973 - 01:22 - vidéo
Le 30 août, le journal de 20h00 annonce qu'une première tentative de sauvetage a échoué.
Le lendemain, le 1er septembre, le Pisces II et un autre submersible, le CURV III, se remettaient à l’eau. Ils réussirent finalement à attacher une ligne solide au Pisces III pour le remonter. À 13h17, les deux marins rejoignaient la surface en bonne santé, mais épuisés. Tout se terminait bien et les journaux télévisés du soir relayaient la bonne nouvelle.
Sauvetage du sous marin britannique Pisces III en mer d'Irlande
1973 - 00:50 - vidéo