Aller au contenu principal
Voyager sereinement avec son animal de compagnie : une promesse de la SNCF en 1980

Voyager sereinement avec son animal de compagnie : une promesse de la SNCF en 1980

Le 2 janvier, à la gare de Paris-Montparnasse, un chat qui s’était échappé de son panier a été écrasé par un TGV devant les yeux de ses propriétaires. Le 23 janvier, la Fondation 30 Millions d’Amis a déposé une plainte contre la SNCF pour « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal ». Un drame qui contraste avec l'image que souhaite donner l'entreprise nationale de transport à l’égard des animaux domestiques. Exemple au début des années 80.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 24.01.2023
Les animaux et la SNCF - 1980 - 03:57 - vidéo
 

L'ACTU.

Le 2 janvier 2023, en gare de Paris-Montparnasse, une femme et sa fille ont assisté à la mort de leur chat qui s’était échappé de son panier de transport pour se cacher sous un TGV. L’affaire avait été révélée par Le Parisien le 20 janvier. Selon notre confrère, le drame s'est déroulé malgré vingt minutes de tractations pour récupérer l’animal. La SNCF refusant de retarder le départ du train, le chat Neko est mort écrasé devant les yeux de ses maîtresses. « On l'a vu, en train de courir en dessous du train, c'est la dernière fois que je l'ai vu en vie, il m'a regardé dans les yeux, car il a dû m'entendre, il a continué à courir puis c'était fini » a raconté l’une des propriétaires à BFMTV.

La Fondation 30 millions d’Amis a déposé plainte le 23 janvier contre la SNCF pour « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal ». « Au-delà de la cruauté abominable des faits, l'animal était en règle puisque ses maîtresses s'étaient acquittées d'un billet pour qu'il puisse voyager en toute légalité. C'est donc un passager de la SNCF qui a été sciemment écrasé ! » a dénoncé la présidente de la Fondation, Reha Hutin.

La SNCF a déploré un « triste incident ».

Cette affaire contraste avec l’image de la SNCF. Au début des années 1980 notamment, la société nationale de transport était l'une des premières compagnies ferroviaires d’Europe à accueillir des animaux à bord de ses trains. Elle annonçait alors que tous les animaux domestiques, chats, chiens ou lapins étaient les bienvenus pour voyager avec leurs maîtres.

L'ARCHIVE.

Le magazine télévisé de TF1 « 30 Millions d’amis » était monté à bord d'un train avec deux gros chiens pour vérifier que les animaux étaient effectivement acceptés. C'est cette archive que nous vous présentons en tête d'article. Elle date de juin 1980, quelques jours avant les départs en vacances. Le magazine des animaux de compagnie précisait que la mesure de la SNCF concernait « les 16 millions de propriétaires des 8 millions de chiens et 9 millions de chats » de l’hexagone. Cette démarche était plutôt bien accueillie puisque chaque année, dans l'impossibilité de voyager avec leurs animaux, entre « 300 à 400 000 foyers » abandonnaient leur animal pour partir en vacances. Pouvoir les emmener avec soi en train représentait une véritable évolution, une manière de lutter contre les abandons en période estivale.

Jean Ravel, le directeur commercial voyageurs de la SNCF, estimait que « la politique de la SNCF en matière animale est une politique de grande bienveillance. Les animaux sont tolérés dans la mesure où les autres voyageurs les admettent ». Sur des images filmées à bord d'un train, des chiens et chats, parfois volumineux, semblaient voyager aussi confortablement que leurs maîtres. Le responsable expliquait les modalités du transport, dans la mesure où les animaux étaient placés dans un « contenant » ou tenus en laisse, ils étaient les bienvenus. Et en effet, pour les deux énormes chiens transportés par le journaliste, tout semblait bien se passer dans le wagon, si ce n’est le regard courroucé de quelques voyageurs.

Un billet comme tout le monde

Pour se déplacer avec la SNCF, le maître payait « 8 francs » pour les petits gabarits, sur « moins de 100 km » et « 13 francs sur les trajets de plus de 100 km ». Les plus gros payant « la moitié du prix d’un billet de seconde classe ». Jean Ravel soulignait que cette législation était « la plus libérale » d’Europe, la France étant le seul pays à autoriser les animaux à voyager aussi bien en compartiments classiques qu'en wagons-couchettes, à condition que les autres voyageurs n'y voient pas d'inconvénients. À charge au contrôleur de trouver un autre compartiment dans le cas contraire.

Dans l'archive ci-dessous, Jean Ravel décrivait des voyages zen, avec des animaux aussi « sages et gentils » que leurs maîtres.

Le magazine « 30 Millions d'amis » se félicitait alors de cette politique commerciale de la SNCF facilitant « la compréhension entre les animaux et les hommes » et signalait que le nombre des animaux transportés avait doublé en 4 ans, passant de 500 000 à un million, précisant qu'ils avaient reçu moins de 500 plaintes.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.