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Retraite : un acquis social défendu depuis 30 ans

Retraite : un acquis social défendu depuis 30 ans

Après un passage mouvementé au Parlement, le projet de réforme des retraites arrive au Sénat. La majorité de droite, qui est plutôt favorable au report de l'âge de départ à 64 ans, compte enrichir le texte du gouvernement, mais pas facile de toucher à cet acquis social très défendu depuis les années 1990.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 19.04.2022
 

L'ACTU.

Le début de l'examen du texte des retraites arrive en commission au Sénat ce 28 février, à 14h30. Il sera débattu en hémicycle à partir du jeudi 2 mars, quelques jours avant le grand mouvement national de grève prévu le 7 mars. Le système de retraite français, c'est un acquis social imaginé par le CNR (le conseil national de la Résistance) depuis 1945, auquel il est bien difficile de s’attaquer. Et plusieurs gouvernements s'y sont cassés les dents au cours des trente dernières décennies.

LE MONTAGE.

Le montage d'archives en tête d'article revient sur cette longue bataille. Premier exemple, en 1991. Inquiet du vieillissement croissant de la population et de ses conséquences sur l’équilibre du système de retraite, le premier ministre, Michel Rocard avait des idées, dont celle-ci : modifier le temps de cotisation, de 37,5 à 40 ans. L’âge de départ à la retraite était alors fixé à 60 ans. La proposition du Premier ministre ne faisait donc pas vraiment l’unanimité auprès des syndicats.

L’idée de Michel Rocard aboutira avec son successeur Édouard Balladur en 1993, mais uniquement pour le secteur privé. Deux ans plus tard, en 1995, le premier ministre Alain Juppé souhaitait l'étendre à la fonction publique et aux régimes spéciaux. Réponse immédiate des syndicats de fonctionnaires, avec une forte mobilisation dans toute la France et blocage du pays durant trois semaines. Cette forte mobilisation de 1995 fera finalement renoncer le gouvernement.

Ça coince ou ça passe !

Huit ans plus tard, en 2003, autre tentative du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Sa nouvelle réforme des retraites visait encore une fois le secteur public. Elle était alors défendue par son ministre des Affaires sociales, François Fillon. Là encore, l’idée eut du mal à passer auprès des syndicats de fonctionnaires. Mais, les contestations n'allait pas empêcher le texte de Jean-Pierre Raffarin d'être voté.

Quatre ans plus tard, en 2007, la nouvelle réforme du Président Sarkozy prévoyait aussi un allongement de la durée de cotisation, mais pour les régimes spéciaux. Les syndicats de cheminots montaient au créneau. Cette fois-ci, le gouvernement ne céderait pas, mais accorderait des compensations aux cheminots.

En 2010, nouvelle réforme des retraites. Et les manifestations étaient encore massives. Cette année-là, l'âge légal de départ à la retraite était définitivement repoussé à 62 ans.

Aujourd’hui, le système de retraite français est toujours un sujet de crispations, mais jugée par le président Macron qui l'avait inscrite dans son programme, comme inévitable.

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