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La joie des Lillois après l'annonce de la retraite à... 60 ans

La joie des Lillois après l'annonce de la retraite à... 60 ans

La manifestation du 19 janvier 2023 a mobilisé des dizaines de milliers de Lillois contre la réforme des retraites. C'était une tout autre ambiance qui régnait dans les rues de la ville nordiste en 1982. À l'époque, le Premier ministre s’appelait Pierre Mauroy, il était l'ancien maire de Lille et il instaurait la retraite à 60 ans.

Par Florence Dartois - Publié le 20.01.2023
Microtrottoir : la retraite à 60 ans - 1982 - 01:44 - vidéo
 

L'ACTU.

Les Lillois se sont déplacés en masse le 19 janvier pour dire non au projet de réforme des retraites défendu par le gouvernement de la Première ministre Élisabeth Borne. Ils étaient 25 000 selon la préfecture à arpenter les rues de la capitale nordiste. C'est dans une tout autre ambiance qu'avait été accueillie la réforme des retraites de 1982. Portée par le Premier ministre Pierre Mauroy (1981-1984) et mis en place par Pierre Bérégovoy, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale (1982-1984), elle établissait l'âge de la retraite à 60 ans (contre 65 auparavant), pour 37 ans et demi d'annuités.

France 3 Lille s'était rendue dans les rues de la ville pour prendre le pouls des habitants à cette annonce. L'archive en tête d'article date du 22 janvier 1982, les Lillois célébraient l'avènement de la retraite à 60 ans. Un projet défendu par quelqu'un qu'ils connaissaient bien : Pierre Mauroy, leur maire de 1973 à 2001, avec une parenthèse au moment de son passage à Matignon.

L'ARCHIVE.

Dans le centre de Lille, les passants interrogés par Yves Delamotte affichaient de francs sourires et une joie de vivre contagieuse. « C'est très bien, c'est parfait », « très bien, c'est superbe ». Certains, déjà en retraite, savouraient l'annonce faite aux futurs retraités de pouvoir achever une carrière de labeur plus tôt : « Ah ça, c'est merveilleux, parce que j'ai été en retraite à 60 ans. Je demande que tout le monde y soit pour profiter un petit peu. Quand on a travaillé 40 ou 45 ans, ben, vous savez, on a besoin de repos », déclarait une dame, des étoiles dans les yeux.

Mais tous ne partageaient pas ce bonheur ambiant, affichant parfois leur scepticisme : « C'est trop jeune », « si on peut la payer, je veux bien », voire leur réalisme, « à condition que ce soit bien fait, ajoutait un quidam, qu'ils ne soient pas en retraite et qu'ils travaillent encore. Parce que ça ne sert à rien de nous mettre en retraite et que les autres soient encore au chômage. »

Le 8 février 1983, après des mois de négociation, l'accord était signé entre les syndicats et le gouvernement. « Ce sera une grande date dans notre histoire sociale ! », s'exclamait alors Pierre Bérégovoy. La loi entrait bien en vigueur le 1er avril 1983.

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