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Explosion à la poudrerie de Bergerac : le précédent de 1980

Explosion à la poudrerie de Bergerac : le précédent de 1980

En début d'après-midi ce 3 août, une violente explosion s'est déroulée à l'usine Manuco sur le site d'Eurenco de Bergerac. Huit personnes sont blessées, dont une gravement. Cette catastrophe n'est pas sans rappeler celle qui avait eu lieu en octobre 1980. Retour sur les faits.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 03.08.2022
 

Ce mercredi, en début d'après-midi vers 14h, une explosion a eu lieu à l'usine Manuco sur le site d'Eurenco de Bergerac. Il est classé Seveso seuil haut. Huit personnes sont blessées, dont une gravement. L'explosion s'est produite lors d'une manutention de nitrocellulose, cette matière utilisée dans la fabrication de poudres et d'explosifs.

En 1980 la poudrerie avait déjà connu une explosion similaire et l’intervention rapide des pompiers avait permis d’éviter le pire. Un seul blessé léger avait été recensé. L’incendie s’était déclaré dans un bâtiment de stockage de nitrocellulose, une matière solide très inflammable entrant dans la composition de vernis, peintures pour voitures et encres d’imprimerie. Il avait fallu à peine quelques minutes pour que le feu gagne les cinq bâtiments voisins de l’entrepôt contenant également des fûts du même produit.

Le reportage en tête d’article, diffusé le 3 octobre 1980, dans le journal régional de FR3 détaillait l’explosion. Il montrait des images impressionnantes de l’incendie et des flammes, qui atteignaient 150 mètres de haut, et ce malgré l’intervention des pompiers rapidement arrivés sur place. Le préfet avait déclenché « ORSEC » (Organisation de la réponse de sécurité civile), avant que les « six entrepôts de 120 mètres chacun ne deviennent un véritable brasier », précisait le journaliste.

Un pompier interrogé déplorait de ne pas avoir pu éteindre l’incendie avant la destruction des dépôts. Pierre Gaudillière, le sous-directeur de l’usine dressait le bilan humain : un blessé léger et quelques pompiers qui avaient respiré les fumées « probablement toxiques ». Le bilan matériel était lui plus important. Les causes de l’incendie n’étaient pas encore déterminées.

Une usine florissante

Cet accident n'allait pas freiner l'ascension de l'entreprise semi-publique. C'est ce que montre le reportage du journal de FR3 Aquitaine ci-dessous, daté de janvier 1983. La SNPE, Société nationale des poudres et explosifs, marchait bien et avait doublé ses effectifs en 10 ans.

Dans un contexte de « récession mondiale et d’âpre concurrence », l’usine avait connu « une explosion de ses effectifs » ironisait le commentaire. 1100 personnes travaillaient alors dans cette usine sous haute surveillance de Bergerac. A l’origine de ce succès, la percée d’un produit : la nitrocellulose. Les fibres courtes du coton étaient soumises à l’effet du nitrate, mélangées à de l’azote cela donnait soit des poudres, soit des solvants à usage civil. Le directeur de l’époque expliquait la percée de son entreprise, crée en 1972, par un effort important à destination du civil, et ce, pour pallier les réductions du budget militaire annoncées par le gouvernement.

Cette diversification avait permis par exemple de développer des bases pour vernis à ongles, ou encore des peintures et des encres. 10% des bénéfices étaient alors réinvestis dans la recherche et le développement. En 1982, l’usine exportait alors 75% de sa production dans 60 pays.

La SNPE à Bergerac
1983 - 03:00 - vidéo

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