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Le danger de la pornographie pour les jeunes : une inquiétude de société

Le danger de la pornographie pour les jeunes : une inquiétude de société

Le Sénat a publié un rapport sur les pratiques de l’industrie pornographique. Parmi les angles évoqués : la protection des enfants et adolescents à la pornographie sur internet. La question est ancienne.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 29.09.2022
 

En quelques clics, il est possible d'accéder à des contenus pornographiques, sans aucun contrôle préalable. Les enfants sont exposés à ces images. Selon le ministère de la Santé, à 12 ans, un enfant sur trois a déjà visionné de la pornographie. Un chiffre encore plus impressionnant au collège, où 100% des élèves ont déjà été confrontés. Face à l'ampleur du phénomène le Sénat a publié un rapport sur les pratiques de l’industrie pornographique le 28 septembre 2022. Il évoque notamment les risques psychologiques liés au visionnage d'images choquantes, déstabilisantes voire traumatisantes pour certains enfants.

Un sujet qui avait déjà été abordé en 2007 à l'occasion de la sortie du film collectif mené par le réalisateur américain Larry Clark et intitulé Destricted qui abordait notamment, à l'aide de témoignages, la question de l'impact du porno sur la construction psychologique des adolescents. L'archive en tête d'article diffusée par le 12/13 de France 3, le 21 avril 2007, posait la question de l'influence du porno sur la sexualité des jeunes à deux experts. Brigitte Lahaie, ancienne star du X et animatrice radio et le sexologue Gonzague de Laroque. Si l'animatrice expliquait qu'il était difficile d’empêcher la curiosité des adolescents sur cette question, elle estimait que l’on était encore dans une période de surenchère en matière de sexualité, tout en espérant que l’on reviendrait « à parler un peu plus d’amour et un peu moins de sexe ».

Confusion entre réalité et fiction

Le sexologue, lui, dénonçait le fait que la pornographie soit pour certains jeunes le seul moyen d'accès à l'apprentissage de la sexualité. Il craignait qu'ils ne normalisent ces « scénarios sexuels » et tentent de les reproduire « avec leur partenaire », sans y parvenir, avec un risque de dévalorisation. En fin de sujet, trois étudiantes et étudiants dédramatisaient l'impact de ces images préférant parler pour leur propre vie sexuelle de recherche « d'espace de liberté », de « fantasmes » ou d'«imagination ».

A la suite de ce reportage, le pédiatre Christian Spitz, qui fut longtemps « le Doc » de Fun Radio, alertait à son tour sur les conséquences nocives du porno, principalement sur l'« l'image dégradante de la femme », et son « avilissement », véhiculés par la pornographie. Ajoutant que les jeunes n'étaient pas forcément aptes à faire la différence entre fiction et réalité. Il appelait les parents à informer leurs enfants. Il dénonçait enfin avec véhémence l'aspect mercantile de l'industrie pornographique.

« Qu’est-ce qu’il y a derrière tout ça ? De l’argent, beaucoup d’argent, toujours plus d’argent. Il faudra que les pouvoir publics s’en préoccupent à l’avenir. »

Prévention et contrôle

Le rapport sénatorial « La pornographie et son industrie » publié le 28 septembre propose quelques pistes en matière de prévention, notamment une liste de mesures concrètes pour protéger les mineurs des sites pornographiques. Par exemple, la suppression du référencement des sites sur Google ou le renforcement du contrôle de l’âge à l’entrée des sites. Une campagne de sensibilisation pour les adolescents et les parents est également envisagée. l'utilisation systématique du contrôle parental. Le rapport préconise aussi que les sites pornographiques qui ne renforceraient pas le contrôle de l’âge, soient complètement bloqués et poursuivis en justice. Ce qui n'est pas le cas actuellement.

En interpellant l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), les quatre sénatrices (Annick Billon, Alexandra Borchio Fontimp, Laurence Cohen et Laurence Rossignol) à l’origine du rapport espèrent une évolution significative et rapide.

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