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Portrait des sapeurs-pompiers volontaires de L'Hermitage, près de Rennes en 1978

Portrait des sapeurs-pompiers volontaires de L'Hermitage, près de Rennes en 1978

Alors que les incendies continuent à faire rage un peu partout en France, plusieurs groupes et entreprises ont répondu à l'appel lancé par Gérald Darmanin le 10 août dernier à libérer leurs salariés pompiers volontaires. En effet, 80% des pompiers sont composés de volontaires qui cumulent emploi et activité de sécurité publique. Une situation bien décrite dans ce reportage réalisé dans une caserne d'Ille-et-Vilaine à la fin des années 1970

Par Florence Dartois - Publié le 12.08.2022
Les sapeurs pompiers volontaires - 1978 - 13:02 - vidéo
 

Gironde, Bretagne, Ardèche... Les incendies se multiplient cet été. Leur ampleur inédite touchant l'ensemble du territoire français simultanément nécessite un nombre conséquent de pompiers. Or l'effectif des 251.900 sapeurs-pompiers est composé de 197.100 sapeurs-pompiers volontaires (78%) pour 41.800 sapeurs-pompiers professionnels (17%) et 13.000 militaires (5%). Ces bénévoles, également employés, commerçants, agriculteurs ou artisans cumulent ainsi leur travail et leur service à la sécurité publique. Le 10 août dernier, le ministre de l'Intérieur, en déplacement dans l’Aveyron avait appelé les entreprises à libérer leurs employés de leurs obligations professionnelles afin qu'ils puissent renforcer le dispositif de lutte contre les incendies. L'appel du ministre a été entendu et Carrefour, Orange, EDF et GRDF ont pris des mesures en ce sens.

Le corps des pompiers ne peut fonctionner qu'avec le concours de ces quelques 197 000 volontaires dont l'esprit de sacrifice et de solidarité était au centre du reportage à découvrir en tête d'article.

En mai 1978, le magazine de FR3 Bretagne « Terroir 22 » s'était rendu à la caserne de pompiers de la commune de L'Hermitage, située en Ille-et-Vilaine. Cette caserne fonctionnait uniquement grâce à 18 volontaires, leur encadrement étant assuré à distance par des professionnels de Rennes. Sirène d'appel, camions rouges, casques argentés... Le reportage dévoilait leur quotidien entre interventions variées (90% d'accidents) et entraînements intensifs, leur laissant raconter leur engagement fait de « désintéressement », d'« altruisme » et d'« esprit de sacrifice ».

Du bénévolat

Etre volontaire, à leurs yeux, c'était avoir « l'esprit d’équipe », « pratiquer du sport », mais surtout « faire quelque chose d’utile» et « secourir ceux qui en ont besoin ». Le mot de « vocation » résonnait avec l'idée de dévouement, et bien souvent, le vrai métier venait en second dans l'ordre de leurs priorités.

Le reportage décrivait l'organisation nationale de ce service public. A l’époque, les 220 000 pompiers communaux étaient placés sous l’autorité du maire et se répartissaient en deux catégories : 200 000 volontaires, avec un statut original de « particulier chargé d’un service public ». Les 20 000 professionnels étaient des « fonctionnaires communaux employés à plein temps en service d’incendie ». Les bénévoles étaient plutôt employés sur d'autres interventions : secours routier, accidents ferroviaire, aérien, maritime ou fluvial. En montagne, sous terre, dans les chantiers, pour les recherches de personnes, les sauvetages d’animaux…

Au niveau départemental, la coordination des secours revenait essentiellement au préfet. Au niveau national, les pompiers dépendait de l’autorité du ministère de l’Intérieur (direction de la sécurité civile). Dans les grandes villes, les sapeurs-pompiers étaient essentiellement professionnels, dans les villes moyennes, les corps des sapeurs-pompiers étaient mixtes et dans les petites agglomérations, il n’y avait habituellement que des volontaires, comme à L'Hermitage.

Le devoir avant tout

Etre sapeur-pompier volontaire, c’était être « au service du public sans bénéfice réel» et accepter les contraintes physiques, familiales, voire financières qu’impliquait leur « dévouement au service public ». L'un d'eux expliquait que les volontaires ne touchaient que des vacations horaires, qui ne les compensaient pas des frais engagés. Ils devaient aussi gérer leurs absences répétées au travail. Aujourd'hui, ce statut particulier est prévu et le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d’urgence est fixé par chaque entreprise grâce à une convention signée avec le service départemental d’incendie et de secours.

Au moment de ce reportage, les services rendus par les pompiers volontaires étaient en constante augmentation, rien que pour ce bourg d’'Ille-et-Vilaine, les interventions de ces hommes désintéressés étaient passées de zéro en 1967 à 278 en 1977.

Paroles de jeunes sapeurs-pompiers volontaires en formation à Metzervisse, en Lorraine : « Peut-être que j'en ferai mon métier », « ça a toujours été mon rêve », « il faut aussi se lever tôt le dimanche matin », « une fois qu'on a passé le cap de ce stage, on va jusqu'au bout », « pour le concours, il faut être très bon en sport ».

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