La responsabilité des bateaux de croisière dans la pollution, notamment aux oxydes d’azote, dioxyde de souffre et aux particules fines, est à nouveau d’actualité, alors que le maire de Marseille, Benoît Payan, a lancé il y a plus d’une semaine une pétition dans sa ville qui a déjà recueilli plus de 30 000 signatures. Le but de la mairie est de mettre la pression sur l’Etat pour la mise en place d’une zone à émissions réduites en Méditerranée, et l’ensemble des acteurs du secteur maritime de Marseille pour l’accélération de l’électrification du port, prévue pour 2025. Une électrification, unique dans son genre en Méditerranée, qui concerne déjà les ferries, mais qui ne devrait pas aboutir avant trois ans pour les quais réservés aux immenses bateaux de croisière, les plus polluants à quai.
Cette électrification des quais qui permet aux navires de se brancher sur le courant lorsqu’ils sont amarrés à quai au lieu de continuer à faire tourner leurs groupes électrogènes fonctionnant à l’énergie fossile, France 3 la présentait dans ce sujet placé en tête d’article, et diffusé le 5 septembre 2019.
A Marseille, les navires en escale étaient alors « responsables de près de 15% de la pollution atmosphérique ». Depuis les quartiers Nord de la ville, sur une zone surplombant l’autoroute et le port, Elisabeth Pelliccio, présidente du Comité d’Intérêt de quartier de Saint-André, montrait un navire amarré, exemple des pollutions que subissent régulièrement les Marseillais : « Alors ici nous avons l’exemple type d’un bateau qui est en réparation. On entame la 9e semaine de sa présence. Il fume 24 heures sur 24, parce qu’il y a des salariés qui sont à l’intérieur, donc c’est une petite ville qui est à l’intérieur ».
Le commentaire du reportage expliquait que les bateaux « rejettent dans l’atmosphère des gaz toxiques comme l’oxyde d’azote, jusqu’à 40% du taux présent dans la ville, des gaz à effet de serre, et des suies, perceptibles jusque dans les habitations des riverains. »
La solution, expliquait toujours le reportage, « relier les bateaux en escale au réseau électrique. Une expérimentation menée depuis deux ans à Marseille. Le plan escale zéro fumée présenté ce matin par la région, vise à généraliser ce dispositif dans les grands ports de Marseille, Nice et Toulon, un investissement de 30 millions d’euro, mais les compagnies maritimes devront donc payer leur consommation. »
C’est donc notamment pour demander l’accélération de l’électrification des quais réservés aux paquebots de croisière, très nombreux à Marseille, que le maire de Marseille a lancé sa pétition.