C’est une première depuis 1994. Pink Floyd a enregistré un nouveau morceau en soutien au peuple ukrainien. « Hey, Hey, Rise up ! » est un appel à l’insurrection contre l’oppression. Comme toujours, le groupe utilise la musique comme arme pour éveiller les consciences.
On retrouve les piliers du groupe : le guitariste David Gilmour et le batteur Mick Manson en tête (le chanteur Roger Waters étant toujours en conflit avec le groupe), accompagné du chanteur ukrainien Andriy Khlyvnyuk du groupe Boombox qui a quitté sa tournée américaine pour aller se battre. Il y a dans cet inédit le lyrisme de la guitare qui n’est pas sans rappeler les grands morceaux comme « Time », « Money » ou « Another brick in the Wall », le rythme syncopé de la batterie, et les nappes aériennes du synthétiseur. Quand au texte entonné par Andriy Khlyvnyuk, il s’agit d’un chant folklorique écrit par un militaire ukrainien pendant la Première Guerre mondiale. Un hymne qui rallie aujourd’hui les opposants à l’envahisseur russe.
Le titre fait aussi référence à « Hey Hey, My My » un morceau du canadien Neil Young. Un morceau dédié à Johnny Rotten, le chanteur des Sex Pistols, dans lequel on peut entendre « it’s better to burn out than to fade away » (il vaut mieux brûler franchement que de mourir à petit feu), citation devenue célèbre après avoir été retrouvée sur la lettre laissée par Kurt Cobain après son suicide. Pink Floyd appelle ici au soulèvement contre le joug de l’oppresseur.
En 1969, sur le plateau de « Forum musique », David Gilmour, timide mais qui s’exprime en français, était invité à définir la musique de Pink Floyd. Comme on le voit dans l'archive en tête de cet article, l’intéressé répond : « C’est la musique d’aujourd’hui et de demain ». Plus de quarante ans après, la musique de Pink Floyd n’a jamais été autant d’actualité.
