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Fragments du Parthénon dans les musées : «Leur place est en Grèce»

Fragments du Parthénon dans les musées : «Leur place est en Grèce»

Le pape François a annoncé la restitution de trois fragments du Parthénon, ce grand temple grec perché sur une colline de la capitale grecque, à l'archevêque orthodoxe d'Athènes. Quelques morceaux parmi les dizaines éparpillés dans les musées du monde, et notamment au British Museum, où deux pièces majeures sont exposées.

Par Romane Sauvage - Publié le 19.12.2022
Parthénon - 1994 - 02:51 - vidéo
 

L'ACTU.

Le pape François, chef de l'Église catholique, a annoncé rendre à l’archevêque orthodoxe d'Athènes trois fragments du Parthénon, conservés pour l'instant dans des musées du Vatican. Cette restitution se veut comme un symbole d'amitié et dialogue entre les différents courants du christianisme.

Le Parthénon se situe sur l'Acropole à Athènes en Grèce et est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce temple dédié à Athéna fut successivement transformé en église, en mosquée puis en partie détruit au XVIIe siècle. Pillé, des morceaux du temple sont désormais présents dans les plus grands musées du monde tel que le British Museum. Des fragments dont la Grèce demande la restitution depuis le début du XXe siècle.

L'ARCHIVE.

« À tous ceux qui vont aller ou reviennent de Grèce pendant ces vacances (...) en visitant le Parthénon à Athènes, ce que vous n'allez sûrement pas manquer, penser à lever la tête et regardez le sommet des colonnes. Vous vous apercevrez qu'il manque, entre autres, les frises qui ornaient le monument et qui ont été illégalement emportées par les Anglais, cela se situe à la fin du XIXe siècle. » Dans l'archive en tête d'article d'août 1994, Daniel Bilalian interpellait les spectateurs et spectatrices du 13h de France 2. « C'était la mode à l'époque », ajoutait-il.

Exposées au British Museum de Londres, « cela fait des années que la Grèce réclame leur restitution. » Le reportage filmait les colonnes nues du Parthénon, que « les siècles n'ont pas épargné ». Le commentaire expliquait : « Un citoyen britannique de sa très gracieuse majesté, abusant de ses fonctions officielles s'appropria l'un des trésors de l'art mondial : les frises en marbre du Parthénon. »

Les frises du Parthénon, une « œuvre toujours en mouvement »

« On aime les Anglais, mais si on veut vraiment penser que l'Europe est unie, c'est ridicule de penser que le Parthénon est là, et que les frises ne sont pas là. C'est énorme, c'est atroce », témoignait une Grecque. 12 ans plus tard, le problème était toujours le même et un visiteur renchérissait dans l'archive ci-dessous : « Vous pouvez mettre tous les projecteurs que vous voulez, cela ne suffit pas. Il faut les voir avec le soleil qui tourne autour, les formes qui changent. C'est une œuvre toujours en mouvement. On devrait l'exposer comme ça. Leur place est en Grèce. »

La restitution des frises du Parthénon
2008 - 03:06 - vidéo

Le reportage donnait de nouveaux détails sur le déplacement des frises : « il y a 200 ans, un diplomate anglais avait obtenu leur déplacement pour les examiner. Elles n'ont jamais fait le chemin inverse, au grand dam des archéologues grecs. » L'une d'elle disait, Fani Mallouchou-Tufano : « Il a opéré de façon brutale sur le monument : il en a détruit une partie en enlevant la sculpture. » D'autant que, disait le reportage, un nouveau musée ouvrait avec une pièce « spécialement conçue pour exposer l'intégralité de la fameuse frise. »

« Les sculptures du British Museum resteront ici »

Du côté de Londres, « on envisage seulement de prêter quelques pièces. » Une conservatrice expliquait : « les sculptures du British Museum resteront ici, car elles font partie d'une collection universelle. Elles racontent le rôle de la Grèce antique dans l'histoire de l'humanité. » Franck Genauzeau, journaliste envoyé spécial à Athènes, concluait : « si les frises du Parthénon reviennent un jour à Athènes, cela pourrait devenir une jurisprudence. De quoi donner des sueurs froides à tous les grands musées du monde. »

Il est donc peu probable que les restitutions du Vatican à la Grèce fassent des émules. D'autant qu'en 2008, l’État pontifical avait déjà restitué un morceau de la frise du Parthénon, qu'il détenait depuis le début du XIXe siècle. Sans grandes conséquences.

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