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Octobre 2020 :  le président Kaboré défend sa politique anti djihadisme  au Burkina Faso

Octobre 2020 :  le président Kaboré défend sa politique anti djihadisme  au Burkina Faso

Ce lundi soir au Burkina Faso, après une journée de confusion, des militaires ont déclaré à la télévision nationale avoir mis fin aux pouvoirs du président Roch Marc Christian Kaboré. Ces mutins reprocheraient au président Kaboré sa politique inefficace en matière de lutte contre le djihadisme qui mine le pays. Dans cette interview accordée à France 24,  le leader burkinabé revenait sur ses choix déjà contestés.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.01.2022
 

Le Burkina faso est repris en main par l'armée, le pays est désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Âgé de 41 ans, il rétablit un régime militaire dans un pays qui a connu huit coups d'État depuis son indépendance en 1960.

Depuis le dimanche 23 janvier la situation était confuse au Burkina Faso où des rumeurs de coup d’Etat circulaient. Les premières rumeurs faisaient état de l’enlèvement du président Kaboré par des mutins. Lundi 24, le journal Le Monde précisait qu'une source gouvernementale avait annoncé l'exfiltration du président de sa résidence « avant l’arrivée d’éléments armés qui ont tiré sur les véhicules de son convoi ». Mais dans la soirée du 24 janvier, des militaires déclaraient à la télévision nationale avoir mis fin aux pouvoirs du président Roch Marc Christian Kaboré ainsi que la suspension de l'Assemblée nationale et du gouvernement, la fermeture des frontières et la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin.

L'article du journal Le Monde précise que les mutins auraient voulu exprimer par ces actions leur colère face à « l’incapacité » du chef de l’Etat à venir à bout des attaques terroristes, de plus en plus meurtrières, ces derniers mois.

L’archive que nous vous proposons en tête d’article est un entretien accordé par Roch Marc Christian Kaboré, à France 24, en octobre 2020. Un mois avant les nouvelles élections présidentielles, le candidat revenait sur les critiques qui lui étaient faites à l’encontre de sa politique anti-djihadistes. En janvier 2020, il avait fait voter une loi qui permettait le recrutement de volontaires pour la défense de la Patrie. Ce qui ressemblait à des milices d’auto-défense. Il lui était reproché d'avoir armé des civils et alimenté le sentiment anti-Peul. Selon ses adversaires, il était tombé dans le piège ethnique tendu par les djihadistes qui montaient les communautés les unes contre les autres dans le Sahel, majoritairement peuplé de Peuls.

Djihadisme et crise ethnique

Roch Marc Christian Kaboré niait être tombé dans ce piège et précisait que la « participation de la population à la défense de la patrie » était réglementée par la loi et encadrée l'armée. Elle répondait, selon lui, à un objectif strictement stratégique : permettre une « sécurité villageoise pour anticiper les attaques terroristes ». Il s’agissait d’épauler l'armée dans sa protection des quelques 8000 villages burkinabés menacés.

Le président souhaitait restaurer le calme et réaffirmait que les Peuls n’étaient pas les ennemis du Burkina Faso, mais reconnaissait néanmoins qu’il y avait « une situation » dans le Sahel, zone dominée par le djihadisme, ajoutant : « Mais on n’a aucunement une question de stigmatisation des Peuls au niveau du Burkina Faso ».

En novembre 2020, les Burkinabés ont choisi de renouveler leur confiance à Roch Marc Christian Kaboré en le réélisant à la présidence à l’issue d’un scrutin qui s’était déroulé dans le calme mais avait été, dans certaines zones, émaillé de difficultés dues à la menace terroriste et à des problèmes logistiques. Malgré sa politique, la situation s'est tendue. L’article du Monde précise que les mutins reprochent avant tout l’impuissance des autorités à endiguer les violences et les nombreux massacres dans un pays où les attaques terroristes ont fait plus de 2 000 morts et 1,5 million de personnes déplacées en six ans.

Pour les créateurs de contenus :

Les équipes de mediaclip, une offre de l'INA pour les pros, ont sélectionné cette archive de Thomas Sankara quand il évoquait l'émancipation féminine.

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