L'ANNIVERSAIRE.
C’était il y a 20 ans, le 9 octobre 2003. Maud Fontenoy devenait la première femme à traverser l’Atlantique Nord à la rame d'ouest en est et sans assistance. Aujourd’hui, elle revient sur cet exploit. Jérémie Gapin, journaliste à l’INA, est allé à la rencontre de la navigatrice.
LE TÉMOIGNAGE.
« J’ai eu envie de vivre une aventure forte avec l’océan en étant à 30 centimètres de la surface de l’eau. Et de prouver que c’était possible pour une femme de réaliser ce type d’aventures parce que c’était injustement réservé aux hommes. » Maud Fontenoy est la première femme à avoir traversé l’Atlantique à la rame d’ouest en est. C’était le 9 octobre 2003.
Dans cet entretien disponible en tête de cet article, Maud Fontenoy raconte la genèse de son projet, comment elle s'était inspirée de Gérard d’Aboville, premier français à avoir traversé l'Atlantique à la rame en 1980. Elle revient aussi sur les nombreuses des réticences exprimées autour d'elle : « Tu as 99,9% des gens qui ne croient pas en toi, qui te disent que tu es complètement dingo (...) tu dois vivre avec ce poids. »
La navigatrice évoque ensuite la préparation du projet et les contraintes matérielles et financières. Mais, c'est surtout l'appel de l'aventure qui sera le plus fort : « Il y avait quelque chose de fascinant. J’aimais bien cette disparité entre l’extraordinaire grandeur d’un défi (...) et puis la fragilité d’un humain. »
Maud Fontenoy revient sur la manière dont elle a vécu ces cinq mois d'effort : la solitude, la vulnérabilité face à l'océan, son quotidien, ses souffrances physiques, les dangers rencontrés et sa ténacité.
Par cet exploit, la navigatrice confie aujourd'hui qu'elle souhaitait vivre sa passion et se confronter à l'océan, mais surtout adresser un message d'espoir aux femmes. Elle voulait, par son exemple, les inciter à croire en leurs rêves : « Je voulais montrer aux femmes que c’est d’abord dans la tête qu’on fait les choses. Si tu as envie de gravir une montagne, de traverser l’océan à la rame… peu importe ».
Le 9 octobre 2003, après 119 jours en mer et 6700 kilomètres parcourus, l'aventurière atteignait la Corogne en Espagne.