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À quoi ressemblaient les Noëls d’antan ?

À quoi ressemblaient les Noëls d’antan ?

Le feu crépite. C’est l’heure de la veillée. Près de la cheminée, les souliers sont alignés et le conteur captive son auditoire. La table est dressée, frugale. Au loin, les douze coups de minuit annoncent l’imminence de la messe. Plongez en archives dans la magie des Noëls d’antan.

 

Par Florence Dartois - Publié le 20.12.2013 - Mis à jour le 22.12.2023
Noël d'autrefois - 1987 - 11:48 - vidéo
 

Désormais la fête de Noël rime avec dépenses frénétiques et accumulation de cadeaux. La table du réveillon croule sous une profusion de mets délicieux. Il y a une centaine d’années, nos ancêtres festoyaient bien différemment. Dans une France encore rurale, la trêve des confiseurs correspondait à une période de répit et de retrouvailles pour les familles. Nos aïeux célébraient la naissance de l’enfant Jésus, certes, mais aussi le solstice d’hiver. La bûche dans la cheminée, l’orange dorée, les bougies symbolisaient le retour de la lumière.

La traditionnelle veillée

Au début du XXe siècle, le cœur de la soirée de Noël n'était pas le réveillon, mais la veillée. Invitons-nous à une veillée traditionnelle en Auvergne, des chants et des danses nous accueillent gaiement, avant le départ de la marche aux flambeaux vers l’église illuminée.

La famille, élargie aux amis ou aux voisins, se réunissait près du poêle ou du feu et écoute les belles légendes du « diseur d’histoires », à l’image de ce vieil auvergnat loquace.

La veillée, même simple, réjouit les enfants, autorisés cette nuit particulière à se coucher tard. En 1967, Marcel Lignière, un vaillant centenaire, évoquait son souvenir vivace de cette époque bénie. Il racontait à ses petits-enfants une histoire de berger.

En 1974, à Pommiers, on veillait toujours à l’ancienne. Tandis que la bûche crépitait dans l’âtre, les hommes épluchaient les marrons. Dans la cuisine, les femmes préparaient le gâteau traditionnel et garnissaient la volaille. Le plus bavard des convives se lance dans un récit de Noël « authentique ».

Le mot récurrent dans ces témoignages est la « simplicité ». Cet ancien évoquait la joyeuse ambiance qui précédait le départ pour la messe. Il racontait une croyance ancienne, celle qui prétendait qu’il ne fallait pas aller dans l’étable ce soir-là : on aurait surpris les bœufs en pleine prière. Il évoquait enfin le rite de la « bûche au feu », bénie par l’aïeul. Conservée plusieurs semaines, elle apportait le bonheur dans la maisonnée.

Un repas frugal

Bien loin des agapes actuelles, les anciens décrivaient des repas frugaux agrémentés de quelques confiseries et de fruits acidulés. Devant la caméra, André Bertin, 86 ans, préparait la recette qu’on servait traditionnellement dans ses jeunes années : le repas des rois.

Des limousins très âgés nous content, avec des étoiles dans les yeux, leurs Noëls d’enfants : le boudin à la compote, le vin chaud sucré, l’assiette du père Noël. Les succulentes oranges et les pralines. Les anecdotes se teintaient de nostalgie, les yeux s’embrumaient.

La messe de minuit

La soirée était rythmée des contes, des jeux et des confiseries que l’on grignotait en attendant l’événement de la soirée : la messe de minuit. À Chaource dans l’Aube, Jean Daunay, un ancien instituteur de 81 ans se souvenait de l’atmosphère de recueillement et de simplicité de cette cérémonie éclairée à la lanterne. Il s’amusait de la dualité entre le Père Noël et le petit Jésus.

Des cadeaux simples remplis d’amour

Dans la France d’avant-guerre, les enfants attendaient également le Père Noël avec impatience. Certains lui dressaient le couvert, tous déposaient leurs sabots ou galoches au pied de la cheminée. Le sapin s'était généralisé après la Seconde Guerre Mondiale. En 1974, un centenaire se souvenait de ses premiers Noëls et fredonnait une comptine qu’il chantait alors.

Le présent était modeste, mais offert avec amour. Jean Giono racontait un « Noël somptueux » où il avait reçu une paire de ciseaux et des marrons glacés. Un autre aïeul évoquait son plus beau présent : le roman « La chartreuse de parme » qu’il emporta avec lui dans les tranchées de la Grande guerre.

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