Nantes, bretonne ou non ? Historiquement, oui. Mais depuis 1941, la Loire-Atlantique est séparée de la Bretagne. Un découpage censé être provisoire, mais qui a finalement été entériné.
Années 70, c'est le début des manifestations pour une « Bretagne réunie ». La première eut lieu en 1973. Et en 1976, une « fête de l’unité » réunissait plusieurs milliers de personnes à Nantes, au très symbolique château des ducs de Bretagne. Revendications en chanson : « Mais les Bretons ont compris enfin se révoltent, Guidel, Saint-Brieuc, Pedernec marquent une autre époque. »
Avec les années, les militants étaient toujours aussi mobilisés. Comme ici en 1981. Patrick Mareschal, président du Comité pour l'unité de la Bretagne : « Aujourd'hui, par milliers nous sommes ici pour dire et redire notre volonté tenace d’en finir avec ce découpage imbécile, notre volonté tenace d’une Bretagne réunifiée ! » En 1999 : « Nous voulons quitter la région Pays de la Loire parce que c’est une région administrative arbitraire qu’on nous a imposé, sans identité, sans histoire » Ou encore en 2014 : « Réunification ! »
La réunification ne fait pas l'unanimité
Mais l’idée d’un rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ne faisait pas l’unanimité. Et c’était déjà le cas en 1981, comme le martelait le Conseil général depuis les années 1980, par la voix de Charles-Henri de Cossé Brissac président de la Loire-Atlantique de 1976 à 1994 : « Si un nouveau découpage devait intervenir, il poserait de très gros problèmes, ne serait-ce que pour la Vendée, il n’est pas question d'abandonner ces relations privilégiées. »
En plus des manifestations, en 2018, une pétition lancée par l'association « Bretagne réunie » obtenait 100 000 signatures. Le but : obliger le Conseil départemental à mettre en place un référendum. Une demande que portait notamment le député du Morbihan Paul Molac : « La demande est claire, les Bretons veulent s'exprimer et on ne leur donne jamais la parole, c’est pour ça que je suis ici. » Un projet balayé par le Conseil départemental. 5 ans après, le député refait la même demande, cette fois devant l’Assemblée nationale.