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Il y a 5 ans avec #Metoo, la parole des femmes était enfin écoutée

Il y a 5 ans avec #Metoo, la parole des femmes était enfin écoutée

En octobre 2017, le «New York Times» révélait les accusations de harcèlement sexuel, agression sexuelle ou viol de plus d'une dizaine de femmes à l'encontre du producteur Harvey Weinstein. Aux États-Unis mais aussi en France, ce fut une déferlante : les violences sexistes et sexuelles furent mises en lumière au travers de témoignages de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, autour des hashtags MeToo (Moi aussi) et BalanceTonPorc. Le 29 octobre, des centaines de Françaises se rassemblèrent dans la rue pour dénoncer ces violences.

Par Romane Sauvage - Publié le 05.10.2022
 

L'ACTU. Il y a 5 ans, le 5 octobre 2017, le New York Times publiait une enquête sur de nombreuses accusations de harcèlement sexuel et d'agressions sexuelles à l'encontre d'Harvey Weinstein, producteur hollywoodien. Cette affaire provoqua une onde de choc, bien au-delà du monde de cinéma. Dès la mi-octobre, apparaît sur les réseaux sociaux le hastag MeToo (littéralement «Moi aussi») qui encourage les victimes de violences sexuelles à partager leur témoignage. Véritable mouvement social numérique international, #MeToo permit, en quelques semaines, une libération de la parole et une médiatisation de ce problème de société majeur. En France, #MeToo fut décliné en #BalanceTonPorc.

L'ARCHIVE. Le dimanche 29 octobre 2017, la mobilisation en ligne contre les violences sexistes et sexuelles française s'étendait à la rue. Plusieurs rassemblements eurent lieu dans les grandes villes françaises comme Bordeaux, Toulouse, Lille ou Paris. « Même si elles n’égalent pas la déferlante sur Internet, ces mobilisations dans la rue affichent au grand jour l’ampleur du problème », expliquait-on le soir même, au 20h de France 2. « Des femmes sont venues montrer leur visage sur la place publique et dénoncer pour la première fois, parfois le pire », décrivait la journaliste. Les dizaines de femmes présentes brandissaient des pancartes, dénonçaient les agressions dont elles ont été l'objet dans la sphère privée comme dans l'espace public : « C’était il y a 14 ans, un ami de mes parents » ; « C’était hier dans les transports ». D'autres slogans proposent : « Ensemble brisons le silence », « Rassemblement #MeToo, pour que la honte change de camp ».

« Portée par le grand nombre de récits partagés sur les réseaux sociaux, ces femmes ont eu le courage de dire et de s’afficher » : comme le montre cette archive, le mouvement #MeToo, par l'écho qu'il eu, permit de montrer l'ampleur des violences sexistes et sexuelles et de faire porter la culpabilité aux agresseurs plutôt qu'aux victimes. « Ce mouvement-là m’a fait prendre conscience que je n'étais pas toute seule et que je pouvais me battre », analyse ainsi une femme, au milieu du rassemblement. Au cœur de ce mouvement, révéler la réalité souvent passée sous silence que vivent les femmes, comme le dénonçait sur l'archive une des participantes au rassemblement : « On essaie d’en parler à notre entourage, mais on a des réactions du genre "tu exagères" ou "il n’y a pas tant que de femmes à qui s’est arrivé". Et bien voilà, elles sont toutes là. »

Des déclinaisons de #MeToo apparurent dans plusieurs sphères de la société tels que les médias. En février 2021, l'écrivaine Florence Porcel dénonçait ainsi des violences sexuelles de la part de l'ancien présentateur star de TF1, Patrick Poivre D'Arvor. Ces accusations furent suivies de celles d'une vingtaine d'autres femmes. Une parole qui n’aurait peut être pas eu le même réception sans #MeToo.

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