Mardi 6 avril 2021, un incident diplomatique a provoqué des remous à travers l'Europe. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a été placée par le protocole en retrait sur un divan lors d’une réunion des présidents des institutions de l’Union européenne (UE) avec le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président du Conseil européen, Charles Michel. La scène a été filmée, tout comme la gêne de l'intéressée, reléguée au même niveau que le ministre turc des Affaires étrangères. Il est pourtant admis que la fonction de la présidence du Conseil européen et celle du Conseil européen soient au même niveau.
La faute principale incomberait au service du protocole de Charles Michel, qui avait géré la préparation de la visite avec la présidence turque. De plus, le service du protocole de la présidente de la Commission était absent de la préparation de la visite, officiellement pour raisons sanitaires. Comme l'écrit le journal Le Monde, avec cet épisode "les autocrates de la trempe de M. Erdogan n’ont guère besoin d’imagination pour affaiblir leurs interlocuteurs : ceux-ci le font eux-mêmes."
Il y a protocole et protocole. Toutefois, en ce qui concerne les événements diplomatiques, le service assure la préparation, l’organisation et le bon déroulement de plusieurs types événements, dont les déplacements.
Comme dans cet exemple retrouvé dans nos fonds où on découvre en 2013, qu'à la mairie de Paris à l'occasion d'une visite de la présidente brésilienne Dilma Roussef même les drapeaux respectent une position protocolaire.
Yves de Petiville, responsable du protocole à l'hôtel de ville de la capitale, raconte également une histoire dont la résonance avec le "sofagate" de Von Der Leyen est frappante. "Tous les fauteuils de l'hôtel de ville sont sur le même modèle, sauf un fauteuil qui était réservé au Président du Conseil de Paris, maintenant maire de Paris. Et il le cède à chaque visite d'Etat à son invité d'honneur", dit Yves de Petiville.