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1981 : les difficultés d'installation d'un jeune médecin en zone rurale

1981 : les difficultés d'installation d'un jeune médecin en zone rurale

Une proposition de loi qui vise notamment à lutter contre les déserts médicaux est examinée à partir du 12 juin à l'Assemblée nationale. L'un de ses objectifs est de réguler l'installation des médecins pour permettre leur meilleure répartition sur le territoire. En 1981, dans un contexte pourtant plus clément, un jeune médecin en zone rurale témoignait des difficultés à s'installer.

Par Romane Sauvage - Publié le 12.06.2023
 

L'ACTU.

Faut-il orienter l'installation des médecins sur le territoire français ? Cette semaine, les députés examinent une proposition de loi visant à répondre notamment à une extension progressive des déserts médicaux. Si le texte fait déjà l'objet d'une grande méfiance dans le corps médical, un amendement en particulier, défendu par le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot, est redouté.

Dans les colonnes de Ouest-France, le député explique : « Notre texte crée une autorisation d’installation. En zone sous-dotée de praticiens de santé, elle est délivrée de droit par l’Agence régionale de santé. Ailleurs, elle n’est accordée que si l’installation fait suite à la cessation d’activité d’un médecin exerçant la même spécialité. »

L'ARCHIVE.

1981 : la France connaît déjà des régions « sous-médicalisées », comme le mentionnait le JT de FR3 Reims en tête d'article. Ce reportage s'intéressait à la situation d'un jeune praticien s'installant en zone rurale. Éric Beck venait d'ouvrir son cabinet à Mardeuil, près d'Épernay, au sud de Reims et faisait part de ses difficultés, dans un contexte pourtant plus clément.

Éric Beck expliquait : « Le problème numéro 1 dès l'installation, c'est le problème financier, c'est le problème essentiel. Le jeune médecin qui s'installe, en tout cas dans mon cas particulier, est obligé de payer un certain nombre de taxes professionnelles, des cotisations d’URSSAF, de caisse de retraite des médecins. » Sans oublier les frais à l'arrivée au cabinet, « le matériel médical à acheter qui représente une partie importante de l'investissement. »

Un coût d'installation qui lui avait demandé de faire un prêt : « On doit faire appel aux banques, qui nous prêtent de l'argent, mais à des taux très importants. On a d'énorme difficultés étant donné qu'on n'est pas assuré d'avoir un revenu pour rembourser ces emprunts. » Il fallait s'assurer d'avoir une patientèle suffisante, détaillait-il : « Il faut le temps de me faire connaître sur la région. Je suis arrivé sur ce village après en avoir étudié les statistiques. » Et de conclure : « Je ne peux pas prévoir si les malades viendront me voir. »

Des aides financières pour flécher l'installation des médecins

À l'époque, il fallait en moyenne deux ans, selon le reportage, pour se faire une clientèle. Le ministre de la Santé de l'époque, Jack Ralite, avait proposé de développer une aide financière à l’installation des jeunes médecins, comme on l'entend au début de l'archive. Et d'espérer : « Cette aide financière devrait d'ailleurs inciter les jeunes médecins à s'installer dans des régions sous médicalisées. Il est évident qu'un jeune médecin, non fortuné, en s’installant rencontre des problèmes et parfois des problèmes même insurmontables. »

Aujourd'hui, malgré la multiplication d'aides à l'installation en désert médical, de nombreuses communes doivent faire face à une pénurie de praticiens. C'est donc dans cette optique qu'une loi sur le sujet est en discussion à l'Assemblée nationale.

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