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Marcel Mouloudji raconte son enfance et ses débuts dans les rues de Paris

Marcel Mouloudji raconte son enfance et ses débuts dans les rues de Paris

Mouloudji aurait eu cent ans le 16 septembre. Auteur, compositeur, interprète, l’artiste était pluriel. Issu d’une famille kabyle pauvre, son enfance a été marquée par la débrouillardise, les petits larcins et la chanson. Des souvenirs qu’il évoquait avec nostalgie et humour.

Par Florence Dartois - Publié le 15.09.2022
Mouloudji sur ses origines pauvres - 1967 - 01:49 - vidéo
 

Marcel Mouloudji est né à Paris le 16 septembre 1922. Son père était kabyle, originaire de Sidi Aïch en Algérie. Emigrée en France, la famille s’était installée à Paris dans le XIXe arrondissement. Son enfance pauvre, il l’avait passée dans les rues du nord de Paris, entre Ménilmontant, Barbès, Pigalle et Montmartre. L’enfant à la gueule d’ange avait décroché à 11 ans un rôle dans un film sur Ménilmontant. Durant l’adolescence, il avait exercé de nombreux petits boulots, pas toujours très honnêtes, dont celui de chanteur de rue. C’est cette enfance parisienne qu’il évoquait avec tendresse dans l’archive présentée en tête d’article.

Le 14 janvier 1967, dans l’émission « Démons et merveilles du cinéma : Mouloudji ou le talent difficile », l'artiste se replongeait dans ses souvenirs de gamin des rues. Au bord du Canal Saint-Martin il dévoilait les petits métiers et les petites combines qu’il avait dû utiliser pour survivre. De ses petits larcins, il plaisantait, « j’avais neuf ans, ils ne pouvaient quand même pas m’envoyer à Alcatraz ». Ce reportage est également l’occasion de découvrir de jolis instantanés de la vie de ce quartier.

De la rue...

Mouloudji a exploré de nombreux arts comme le théâtre, la peinture, l'écriture et bien-sûr, la chanson. Dans le second extrait proposé ci-dessous, l’artiste entraînait la caméra dans une promenade à Montmartre, un quartier populaire où il avait commencé à chanter. Place du Tertre puis devant le Sacré-Cœur, il prenait le temps de s'arrêter pour écouter René, 14 ans, un jeune « poulbot », qui comme lui, à peu près au même âge, chantait dans les rues. S'il vantait la « pureté » de René, il ironisait sur son propre état d'esprit à l'époque. Lui chantait « pour gagner de l’argent », plaisantait-il.

Mouloudji se promenant à Montmartre
1967 - 01:34 - vidéo

... à la célébrité

Dans la dernière archive, toujours extraite de la même émission, nous retrouvons le chanteur, cette fois dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où il s'était fait un nom. Mouloudji racontait avoir véritablement débuté à Saint-Michel mais reconnaissait s’être fait connaître dans quelques caves célèbres du quartier comme La Rose Rouge. Lui dont le destin était de devenir ouvrier avait réussi à changer de vie grâce à la chanson. Il reconnaissait sa chance d’avoir pu percer : « la chanson a été un métier extraordinaire, j’ai été heureux que je puisse chanter et qu’en plus on me paye ! C’était surprenant, immérité et providentiel ».

Mouloudji a enregistré son premier disque en 1951, il comportait de nombreux succès tels Rue de Lappe, Si tu t'imagines et Barbara. C'est également à cette époque qu'il est monté pour la première fois sur la scène d'un grand music-hall, à Bobino. C'est grâce à Jacques Canetti, le directeur du cabaret Les trois Baudets, que Mouloudji a rencontré son public en enregistrant la chanson Comme un p'tit coquelicot. Grâce à ce titre, Mouloudji a obtenu le Grand Prix du disque 1953 et le Prix Charles-Cros en 52 et 53. Même succès pour Un jour tu verras en 1954 extrait de la BO du film Secrets d'alcôve.

Il s'éteint le 14 juin 1994, à 72 ans.

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