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Les policiers voltigeurs dans l’affaire Malik Oussekine

Les policiers voltigeurs dans l’affaire Malik Oussekine

Le film « Nos Frangins », réalisé par Rachid Bouchareb, évoque la mort de Malik Oussekine dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, tué par des policiers voltigeurs en marge d’une manifestation. Mais qu’est-ce que cette brigade ? Réponse avec les archives de l’INA.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 07.12.2022 - Mis à jour le 24.03.2023
les voltigeurs dans l'affaire Malik Oussekine - 2022 - 02:49 - vidéo
 

L'ACTU.

Le film Nos Frangins, réalisé par Rachid Bouchareb évoque la mort de Malik Oussekine dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, tué par des policiers voltigeurs en marge d’une manifestation. Mais qu’est-ce que cette brigade ? Le montage d'archives en tête d'article revient sur cette brigade aujourd'hui démantelée.

L'ARCHIVE.

Après la mort du jeune étudiant, les policiers à moto ont rapidement été mis en cause. Dès le lendemain du drame, le 6 décembre 1986, les journalistes de l’époque faisaient déjà le lien entre cette brigade et la mort de Malik Oussekine : « c’est donc la brigade des policiers motocyclistes qui est mise en cause par les témoignages dans la mort de l’étudiant. Une brigade composée de sportifs qui roulent à deux sur une moto, un policier conduit et l’autre matraque à la main intervient de façon musclée. »

Ce peloton ultra mobile avait été mis en place après mai 68 en appui des CRS pour le maintien de l’ordre. En décembre 1986, alors que les étudiants manifestaient contre le projet de loi Devaquet, les voltigeurs étaient à nouveau de sortie sur leurs motos de cross capables de se faufiler partout et même de monter des escaliers. Mais leur méthode musclée était contestée, car un coup de matraque donné à moto en pleine vitesse était très puissant donc très dangereux.

Et dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine, 22 ans, tombait sous les coups de matraques des voltigeurs. Malgré un massage cardiaque, il mourut. Un séisme politique. Le projet de loi fut finalement retiré. La presse s’interrogeant sur les techniques de ces voltigeurs. L’un d’eux témoignait à la télévision : « on met des effectifs sur la voie publique avec bâton, ils sont dangereux et ils ne savent pas les utiliser, ils tapent n’importe où. »

Le peloton des voltigeurs a rapidement été dissous. Quatre ans plus tard, les deux voltigeurs impliqués dans la mort de l’étudiant ont été jugés pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Ils furent condamnés à 2 et 5 ans de prison avec sursis. Fin 2019, en pleine crise des gilets jaunes, une brigade de répression de l'action violente motorisée a vu le jour : la Brav-m. Elle est souvent comparée aux anciens voltigeurs.

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