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Maladie de Lyme, 30 ans de lutte pour sa reconnaissance

Maladie de Lyme, 30 ans de lutte pour sa reconnaissance

Attention, avec le printemps, les tiques reviennent en force "dans les herbes hautes, les forêts et les jardins", avertissait l'Anses ce 27 avril. 15% d'entre elles sont responsable de la maladie de Lyme qui est devenue une question majeure de santé publique au fil des ans.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 28.04.2021 - Mis à jour le 28.04.2021
 
Attention, avec le printemps, les tiques reviennent en force "dans les herbes hautes, les forêts et les jardins", avertissait l'Anses ce 27 avril. 15% d'entre elles sont responsables de la maladie de Lyme qui est devenue une question majeure de santé publique au fil des ans.

Depuis plusieurs décennies cette infection complexe transmise par les tiques est au cœur des discussions entre les professionnels de santé. Une étude réalisée sur 2500 des 35 000 tiques transmises par les participants de la collecte de tiques, organisée par le site collaboratif CiTique, dévoile que 30% de ces arachnides acariens sont porteurs d'agents pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme, 15% pouvant provoquer la maladie de Lyme. La campagne de collecte de tiques d'information du site CiTique  a apporté d'autres enseignements. Le taux de piqûres de tiques dans les jardins privatifs a progressé pendant la période du premier confinement. Ils étaient  28% à signaler une morsure en 2017, contre 47 % entre mars et avril 2020.

Une maladie difficile à diagnostiquer

Nous vous proposons de revenir en images sur ce fléau en compagnie de Ludivine Lopez. C'est dans les années 80 que les premiers Français atteints de la maladie de Lyme sont diagnostiqués dans le pays. Une maladie transmise à l’homme après une morsure de tique infectée de la bactérie borrelia, aux conséquences parfois très graves. A l’époque, le diagnostic tardif de la maladie était déjà pointé du doigt. Une errance thérapeutique que certains dénonçaient encore 25 ans plus tard malgré les progrès de la science. En 2012, l’association strasbourgeoise Lyme Sans frontières rejoignait d’autres associations frontalières de l'Est et appelait alors à une meilleure reconnaissance de la maladie. Certains médecins prenaient aussi part au combat. En 2015, le professeur Christian Perronne, Infectiologue au CHU Raymond Poincaré de Garches dénonçait le manque de fiabilité du test de dépistage français appelé Elisa : "Les tests Elisa qui sont fait en première ligne ne sont pas suffisamment sensibles et malheureusement, il n’y a que eux qui sont autorisés pour le dépistage en premier ligne. Du coup, les médecins passent à côté de beaucoup de cas."

Une urgence sanitaire à prendre en compte

Cette année-là, le nombre de malades de Lyme diagnostiqués était en progression : 33 202 cas étaient officiellement recensés contre 26 146 en 2014. En 2016, c’est encore plus, près de 55 000 cas étaient recensés. Sans compter les milliers de malades toujours en errance médicale. Le même professeur Perronne en appelait alors aux pouvoirs publics : "Il y a une urgence sanitaire en France aujourd’hui et c’est politique, il y a une décision à prendre en urgence." 

En septembre 2016, face à la pression des associations et des médecins la ministre de la santé, Marisol Touraine, présentait un plan national de lutte contre la maladie de Lyme. "Ce plan est l’expression d’une volonté de mieux connaître et de mieux comprendre la maladie et d’éviter la situation d’abandon et d’errance thérapeutique dans laquelle se trouvent les patients". L’amélioration du diagnostic et du traitement faisaient partie des priorités. Mais quelques mois plus tard, à la veille de l’élection présidentielle 2017, les malades en demandaient plus à l'image de Matthias Lacoste, président de L'association Le droit de guérir : "Les Français ont le droit de savoir. Les candidats à la présidentielle doivent parler de ce sujet. C’est une épidémie. Ils doivent tous en parler pendant leur campagne."

En 2018, en France, le nombre de nouveaux cas de la maladie Lyme a encore connu une augmentation significative. 104 cas pour 100 000 habitants, contre 69 pour 100 000 en 2017. Des chiffres qui encore une fois ne prennent pas en compte les malades toujours en attente de diagnostic.

En 2019, les autorités sanitaires ont officiellement répertorié 50 133 cas de maladie de Lyme en France métropolitaine, principalement dans le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne Rhône-Alpes et la Nouvelle Aquitaine.

Ludivine Lopez/Florence Dartois

Pour aller plus loin :

5 astuces anti-tiques. (Le Parisien Libéré) https://www.ina.fr/video/S641934_001/5-astuces-anti-tiques-video.html

 CiTique. Un programme de recherche participative où les citoyens peuvent aider la recherche sur les tiques
et les maladies qu’elles transmettent 


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