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En 1982, «acheter français, une illusion pour les consommateurs» 

En 1982, «acheter français, une illusion pour les consommateurs» 

Le salon du «Made in France» se tient du 10 au 13 novembre à Paris. L'enjeu d'acheter français pour les consommateurs est ancien. En témoigne cette archive de 1982 qui se demandait ce que valaient les produits français.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.11.2022
 

L'ACTU.

Le salon du « Made in France » a lieu à Paris du 10 au 13 novembre. Pour sa 10e édition, ce festival du fabriqué en France attend près de 100 000 visiteurs. À cette occasion, le ministre de l'Économie Brune Le Maire a fait un bilan des relocalisations industrielles et présenté plusieurs objets du quotidien désormais de fabrication française : des tee-shirts en lin ou en chanvre (Linportant, Lemaitre Demeestere), des équipements pour vélos (CycleEurope, Ultima, Velox, MFC), de l'horlogerie (Pierre Lannier, Herbelin), des jouets (Doudou et Compagnie, Smoby, Ecoiffier, SentoSphère) et des chaussures (Chamatex).

L'ARCHIVE.

Ce salon est l'occasion pour les consommateurs de réfléchir sur la provenance des objets qu'ils achètent. L'archive en tête d'article montre que cette préoccupation ne date pas d'aujourd'hui : dès 1982, l'émission « C'est la vie » sur Antenne 2 tentait de répondre à la question suivante : faut-il en bon patriote le label bleu-blanc-rouge ou faut-il en bon consommateur choisir le meilleur produit, celui qui le meilleur rapport qualité prix, fusse-t-il un pays étranger ?

Les grands enjeux sont liés à la qualité, que le reportage diffusé ne place pas toujours du côté des produits français. Un représentant de l'UFC Que choisir disait : « les industriels voudraient bien qu'on dise "achetez français" seulement eux achètent parfois leurs machines outils à l'étranger (...) alors les consommateurs sont là pour trancher. Et pour trancher, c'est la meilleure qualité prix. » Dans des épreuves effectuées par l'association, les produits étrangers réussissaient ainsi plus souvent les tests de rapport qualité/prix.

Transparence et qualité

À l'époque également, expliquait le journaliste, acheter français était presque impossible, notamment dans le cas de la photo et la «hi-fi». Parfois, c'est « le prix, trop élevé, qui condamne notre industrie. » Un problème de compétitivité que soulignait alors Laurent Denis de l'Institut national de la consommation. Et il ajoutait : « Acheter français ne veut plus rien dire aujourd’hui, (...) il y a des industriels qui refusent d'indiquer la provenance de leurs produits. (...) Nous vivons dans une économie ouverte sur l'extérieur, multinationale, où il est bien difficile de définir un produit français. »

Chez Que Choisir, on concluait : « je crois qu'acheter français est un soporifique, une illusion pour les consommateurs, le vrai langage est le langage de la vérité : des constats, des tests, des preuves. » De la transparence et la qualité donc, enjeu que tente depuis de relever l'industrie française. Et de mettre en avant lors de salon comme celui du «Made in France».

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