Depuis quelques jours, le ciel d’une majeure partie de la France s’est teinté d’orange tandis qu’une fine particule de sable a recouvert les voitures. C’est un nouvel épisode de Sirocco, un phénomène météorologique en provenance du Sahara, bien connu des météorologues.
En 2021, la France avait été touchée par cette même remontée de masses de sables du désert. Le 6 février 2021, le journal de France 2 donne la parole aux scientifiques pour en comprendre la raison exacte. Olivier Proust, prévisionniste à Météo France, explique que le phénomène est dû à une arrivée au au-dessus de l’Afrique de l’Ouest de masses d’air froid en provenance de l’Atlantique. Ce changement de température dans l’atmosphère provoque en réaction le déplacement de « courants d’air chaud, à tous niveaux », entraînant avec eux « sur plusieurs milliers de kilomètres » les grains de sable du Sahara, vers le Nord, donc au-dessus du Maghreb, de la Méditerranée et puis l’Europe.
Tempête du siècle
Phénomène ancien, ces tempêtes de sable sont néanmoins de plus en plus fréquentes et violentes, comme l’explique le reportage de France 2, qui a donné la parole à François Dulac, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, en raison de l’appauvrissement des terres de nombreuses régions d’Afrique et du Moyen-Orient. Ces terres sont appauvries « soit parce qu’elles deviennent arides [en raison du réchauffement climatique, NDLR], soit parce qu’elles étaient cultivées [auparavant], et puis que pour des raisons de type conflits ou ressources en eau, elles sont laissées à l’abandon. Donc on se retrouve avec des sols nus là où auparavant on avait éventuellement de la végétation », dit-il. Et sans le couvert végétal, le vent transporte beaucoup plus facilement le sable.
La géopolitique responsable en partie de tempêtes de sable ? C’est en tout cas la thèse avancée pour expliquer la « tempête du siècle » qui a frappé l’Irak [pays fragilisé par des années de guerre] en 2015, et qui, selon le reportage de France 2, a « fait 12 morts et mis des centaines de patients en détresse respiratoire ».