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Les secrets du « Scribe accroupi »

Les secrets du « Scribe accroupi »

Le Louvre-Lens accueille pendant un an « le Scribe accroupi », joyau de l’art égyptien et symbole de l’Egypte pharaonique. Découvrez le portrait de cette oeuvre de 54 centimètres façonnée en 2600 avant notre ère. En 1985, elle semblait toujours sortir de l'atelier du sculpteur.

Par Florence Dartois - Publié le 02.02.2022
Le scribe accroupi saisissant de vérité - 1985 - 03:31 - vidéo
 

Le « Scribe accroupi », un chef-d’œuvre de la statuaire de l’Ancien Empire (2700-2200 avant J.-C.), a quitté le Louvre pour être exposé durant une année au Louvre-Lens (Pas-de-Calais). Cette statue date d’il y a plus de 4600 ans. Elle a été trouvée par l’égyptologue français Auguste Mariette (1821-1881). D’après les fiches de l’archéologue, le Scribe a été découvert à Saqqarah le 19 novembre 1850. La statue a été attribuée à la France et au Louvre à l’issue du partage des fouilles. C’est la première fois qu’elle quitte le Louvre depuis 1999.

Haut de 54 centimètres, le Scribe étonne par son état de conservation. Ses pigments sont en calcaire polychrome et il a été sculpté dans un seul bloc de pierre. Ses origines sont inconnues car le socle qui le désignait aurait été perdu pendant les fouilles.

L’archive présentée en tête d’article est un extrait du magazine « Histoire de l'art » de France 3 diffusé le 1er juillet 1985. Il nous dresse le portrait de ce joyau de l’art égyptien : « Assis en tailleur, le buste dressé, le visage tendu à l’écoute de ce que lui dicte un maître ». A l’époque du reportage, il n’a pas encore été restauré, pourtant, ses couleurs conservent leur éclat millénaire, comme le souligne le commentaire : « Le blanc patiné du pagne, l’ocre de la peau, le noir de la coiffure, lui donnent une sorte de vivacité ». Bien que figé dans son action, « tout concoure à animer la statue pétrifiée ».

Un regard fascinant

Mais c’est surtout son regard qui fascine l’observateur. Ses yeux semblent vous suivre. Un procédé commun aux statues de l’époque mais qui atteint ici une illusion presque parfaite. Le reportage dévoile le secret de ces yeux d’une extraordinaire intensité : « Les yeux incrustés confèrent une vie remarquable au personnage grâce à une ingénieuse illusion d’optique. Cerclé dans une bague de cuivre, la pierre blanche de la cornée serait (…) incrustée d’un cristal de roche évidé en pointe à l’intérieur… »

Un hypothèse validée lors de la restauration effectuée en 1999, qui a permis de mieux connaître les techniques et matériaux employés par l’artiste, comme les yeux cerclés de cuivre et incrustés de cristal de roche évoqués dans le reportage : « Ce cône est poli à la surface de l’iris. La lumière ainsi reflétée donne l’illusion d’une pupille et anime le regard jusqu’à le rendre presque réel », poursuit le commentaire.

La posture, le visage, le regard... L’ensemble de l’œuvre allie vivacité et mystère, donnant le sentiment d’un « homme à l’affut pour tout percevoir », peut-être même le visiteur, qui des milliers d’années après sa création, l’observera au Louvre-Lens.

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