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Les folles nuits du Macumba, la plus grande discothèque de France en 1997

Les folles nuits du Macumba, la plus grande discothèque de France en 1997

Pour lutter contre les variants du Covid, les discothèques sont fermées jusqu'au 6 janvier et il sera interdit de danser dans les bars et restaurants. Les discothèques sont toujours ouvertes dans nos archives, et nous vous proposons une visite du Macumba, qui anima les nuits des fêtards pendant plus de 40 ans.

Par Florence Dartois - Publié le 09.12.2021
Le Macumba à Saint-Julien-en-Genevois - 1997 - 02:22 - vidéo
 

Dans le cadre des nouvelles mesures anti-Covid, les discothèques sont fermées jusqu'au 6 janvier 2022. Durant cette période, il sera également interdit de danser dans les bars et restaurants. Un coup dur pour les discothèques qui avaient rouvert le 9 juillet 2021, après 18 mois de fermeture. Cette annonce fait notamment suite à une étude qui avait conclu que les boîtes de nuit étaient « des lieux à haut risque de transmission ».

Ces longs mois de fermeture nous feraient presque oublier qu'il fut une époque, pas si lointaine, où sortir en boîte le week-end était une habitude pour des milliers de Français. L'archive en tête d'article est un reportage diffusé en mai 1997. Il nous emmène dans la plus grande boîte de France, le Macumba de Neydens, près de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie). Créée en 1977, elle offrait la possibilité de danser dans douze ambiances différentes. Les soirées mousse, les danseuses aux seins nus, les spectacles ou encore les DJ célèbres ont marqué l'histoire des nuits de Macumba.

Chacun sa musique

L'un des concepts du réseau Macumba était d'installer ses pistes thématiques à la périphérie des villes, et ainsi faire la fête sans déranger les voisins. De fait, ce reportage débutait dans la campagne savoyarde, avec ses vaches paissant tranquillement dans les près. A quelques encablures de là et à la nuit tombée, les fêtards pouvaient profiter de la «plus grande boite du monde», comme on l'appelait alors. Elle attirait jusqu'à 6 000 personnes par week-end.

C'est dans ce cadre bucolique que s'était donc installé ce premier Macumba en 1977, "un multi-complexe de 12 salles, 12 pistes de danse et 12 ambiances différentes". Une idée originale importée par Roger Crochet à son retour des Etats-Unis, après sa rencontre avec Frank Sinatra son concepteur. Une recette qui allait permettre d'élargir la clientèle : "En effet, j'ai récupéré des clients qui ne venaient plus depuis 5-10 ans et qui sont revenus parce qu'ils ont trouvé des salles qui leur convenaient, des musiques qui leur convenaient. Parce que dans chaque salle vous avez un style différent", précisait-il ici.

La suite du reportage dévoilait les attraits du lieu. A l'avant du bâtiment, l'entrée du "paquebot", avec sa musique techno. A l'arrière, une entrée plus "distinguée", avec voiturier et tenue correcte exigée, "jeans et tee-shirts refusés". De ce côté, la musique est plus traditionnelle (valse, tango, chacha). Mais aucun style de musique n'était oublié, du rock aux danses de salon : "Une discothèque pour papa, maman, les enfants et la grand-mère où l'on vient en toute sécurité", précisait le commentaire.

A l'extérieur, la sécurité était assurée par un service d'ordre équestre, à l'image de cet agent de sécurité installé sur sa monture : "De temps en temps, vous savez ça boit des verres, les gens se bousculent un petit peu. Quelques petites bousculades, mais sans aucune gravité. Rien que notre présence, ça dissuade."

A l'époque, le Macumba se portait bien et envisageait d'ajouter huit salles à son réseau de cinq déjà existant. 18 ans plus tard, en 2015, il n'en restait plus qu'un, en activité à Englos, près de Lille. Une grande fête était organisée pour le plus grand plaisir des habitués, comme on peut le voir ci-dessous :

Anniversaire Macumba
2015 - 01:53 - vidéo

Le Macumba d'Englos célèbre ses "40 ans de fête, d'insouciance et de liberté".

Ce soir-là, Henri Souque, l'un des co-fondateurs du Macumba, revenait sur ce qui avait fait son succès : "Le sérieux et le goût de la fête". Il évoquait notamment un aspect qui lui avait valu sa renommée : ses danseuses semi-nues en "topless et string" présentes dès les années 1970, précisant "à cette époque, nous vivions la révolution sexuelle". Il racontait aussi que la notoriété du Macumba lui avait valu d'accueillir le tournage du film Le corps de mon ennemi avec Jean-Paul Belmondo.

En 2015, le modèle de l'immense discothèque éloignée des centres-villes avait vécu. Henri Souque pressentait d'ailleurs la fin de ce type de discothèques excentrées, de plus en plus concurrencées par les lieux de fêtes à l'intérieur des villes.

Anniversaire du Macumba à Englos
2015 - 03:07 - vidéo

Le Macumba historique, celui de Neydens, a définitivement fermé ses pistes de danse en mars 2015 pour laisser place à un centre commercial et à un parc aquatique. Deux autres ambiances.

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