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Les débuts romantiques de Bernard Lavilliers dans la chanson en 1967

Les débuts romantiques de Bernard Lavilliers dans la chanson en 1967

Bernard Lavilliers est sur la scène du Festival des Francofolies de La Rochelle, vendredi 15 juillet. Nous avons retrouvé sa première apparition télé, en 1967. Loin du chanteur rock et bodybuildé des années 1980, l'artiste apparaît ici en chanteur romantique, à la voix de velours.

Par Florence Dartois - Publié le 06.10.2021 - Mis à jour le 11.07.2022
Bernard Lavilliers "Rose rêve" - 1967 - 02:06 - vidéo
 

Bernard Lavilliers est sur la scène du festival des Francofolies de La Rochelle, ce vendredi 15 juillet. Pour l'occasion nous avons retrouvé sa première apparition télé. 9 mars 1967, le jeune homme, encore inconnu, vient de sortir son premier 45tours, composé de 4 titres : Saint Germain bidon-bidon, Le marché blanc, chanson pour ma mie et Rose rêve que nous vous proposons de découvrir en tête d'article.

Nous sommes dans le magazine «Vient de paraître», le chanteur, en costume sombre, regard bleu et cheveux bouclés, interprète sobrement cette chanson romantique de sa composition. Un titre qui n'est pas sans rappeler Jean Ferrat et qui se démarque de ses futurs succès, plus engagés, aux consonances rock et exotiques, qui le rendront célèbres dans les années 1980. Pour l'heure, c'est un jeune homme sage, aux velléités poétiques qui se présente pour la première fois à la télévision.

«Ma muse est triste pour la saison
Ce n'est plus qu'un refrain rebelle
Traînant au long des grands murs ronds
Sans doute c'est une hirondelle
Qui a blessé mon cœur tout rond

Mon ombre dans l'eau se reflète
Et je me tord au gré du vent
Pourquoi t'es-tu jeté dedans
Toi mon ombre, toi mon ombre
Mon ombre au vent des quatre vents

J'avais découvert un soleil
Entre deux peupliers devant
J't'avais trouvé toi ma merveille
Il y a plus de deux milles ans
Autant en emporte le vent

Aujourd'hui j'ai un souvenir
Que j'ai rêvé il y a longtemps
Les souvenirs comme les soupirs
Ca s'envole avec le temps
Il faut longtemps

Je suis un vieux corbeau bancal
Qui traîne ses grolles dans l'idéal
Et les gueux accrochent à mon bras
Leurs vieilles hardes, leurs vieux sabbats
Leurs vieux sabbats

Ma muse est triste pour la saison
Ce n'est plus qu'un refrain rebelle
Traînant au long des grands murs ronds
Sans doute c'est une hirondelle
Qui a blessé mon cœur tout rond».

Cette année-là, avant que la contestation ne balaye la France en 1968, le jeune artiste n'a aucun désir de faire passer quelque message que ce soit. Il le proclame en avril 1967, dans une interview radio diffusée sur Paris Inter.

Bernard Lavilliers ; interview
1967 - 03:14 - audio

"Le message, il arrive qu'il y en ait un mais ce n'est pas volontaire. Il y a des gens qui écrivent pour envoyer des messages. C'est très gentil mais moi, ce n'est pas mon cas. … Ça fait 10 000 ans que les gens envoient des messages, il faut continuer, seulement la manière change. L'esprit a toujours été développé, la lettre diffère, c'est tout".

Bernard Lavilliers "Rose rêve"
1967 - 02:11 - vidéo

Une autre version de la chanson Rose rêve, enregistrée, en direct du Palais des sports, pour l'émission "Vedettes à la carte", en septembre 1967.

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