Après huit jours de tensions en Corse à la suite de la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna en prison, le gouvernement a tenté «l'apaisement» vendredi en levant vendredi 11 mars le statut de «détenu particulièrement signalé» (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, condamnés à la perpétuité, tout comme Yvan Colonna, pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. Ce statut bloquait leur rapprochement en Corse.
Créé en 1970, le répertoire des «DPS» regroupe environ 350 détenus (sur près de 70.000 aujourd'hui), expliquait le ministère de la Justice en 2019. Le braqueur et roi de l'évasion Redoine Faïd y est notamment inscrit.
Kit anti-suicide
Ce statut est lié au comportement en détention et aux risques d'évasion. Il peut engendrer une surveillance accrue des correspondances écrites et téléphoniques, des rapports plus réguliers sur le comportement du détenu, son humeur, et sa tenue vestimentaire.
Le personnel pénitentiaire passe plus régulièrement en cellule vérifier que le détenu y est toujours, les escortes pour les déplacements hors de la prison peuvent être renforcées, et les fouilles corporelles ou en cellules plus récurrentes.
L'archive en tête d'article date de 2010 au moment où Jean-Pierre Treiber, accusé du double assassinat de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004, s'était suicidé en cellule. Il était inscrit comme DPS mais ne disposait pas de kit anti-suicide. Sa surveillance était pourtant renforcée, en respect à son statut de détenu à part.