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Le psychologue dans les années 1960 : un métier nouveau et «farfelu»

Le psychologue dans les années 1960 : un métier nouveau et «farfelu»

Ce 5 avril 2022, l’Etat met en place le plan « Mon psy » qui permet d’accéder à 8 séances annuelles d'accompagnement psychologique remboursées à 60 %. Il y a encore quelques années, la profession de psychologue était encore largement méconnue et intriguait

Par Florence Dartois - Publié le 04.04.2022
Pourquoi rêve t-on d'être psychologue ? - 1965 - 03:05 - vidéo
 

L'ACTU

Avec la crise sanitaire, les Français ont développé de nombreux troubles anxieux et dépressifs. Ce phénomène est d'autant plus inquiétant que la France était déjà le pays champion du monde de consommation de psychotropes. L’Etat a donc décidé de mettre en place la possibilité d’un suivi psychologique entièrement remboursé.

A partir du 5 avril 2022, il devient possible, sous certaines conditions, de bénéficier du dispositif « Mon Psy », à savoir le remboursement de 8 séances d'accompagnement psychologique par an. Les honoraires sont fixés à 30 € (40 € pour la première séance), sans dépassement autorisé, et remboursés à 60 % par l'Assurance maladie. Les personnes concernées doivent être âgées « de plus de 3 ans et atteints de troubles psychiques légers à modérés ». Elles doivent en outre avoir été adressées par leur médecin traitant à un psychologue conventionné dans ce dispositif.

Contrairement au psychiatre et au psychanalyste qui possèdent un diplôme de médecine, les psychologues doivent posséder un diplôme de psychologie (niveau bac + 5). Les débouchés de cette profession sont peu nombreux et la rémunération insuffisante. Dans les années 1960, le métier de psychologue à l'« écoute des difficultés morales ou psychiques humaines » était nouveau, l'occasion pour la télé d'enquêter sur les bancs de la fac.

L'ARCHIVE

L’archive en tête d’article date du 3 avril 1965, elle montre la curiosité à l'égard des psychologues. Le magazine « L'avenir est à vous » était allé interroger de futurs thérapeutes à la sortie des amphithéâtres de licence. Première constatation, la gente féminine était largement majoritaire alors que le commentaire présentait cette spécialité comme celle de « l’homme neuf du 20e siècle qui apprend à ses contemporains à mieux vivre ». La journaliste interrogeait une étudiante en licence de psychologie générale et de l’enfant sur sa motivation à se lancer dans cette profession aux contours flous. La jeune fille évoquait son désir de travailler sur « l’homme », sur du concret et pas sur « l’inanimé ». Elle ajoutait que la discipline était attractive car « encore nouvelle et pas trop encombrée » avec « beaucoup de débouchés ». Elle estimait qu'exercer cette profession lui permettrait de travailler à mi-temps pour concilier sa vie professionnelle et « matrimoniale ».

Pour devenir psychologue, il fallait, d'une certaine façon, affronter la méfiance de la société. Une autre étudiante confiait d'ailleurs que ses parents avaient trouvé son idée « farfelue » parce qu’ils pensaient que ce n’était « pas une science encore très définie ».

A l'époque, la psychologie semblait n'être qu'une pseudo-science peu digne d'intérêt. D'ailleurs les questions de la journaliste sous-entendaient ce postulat. Les étudiantes elles-mêmes n’avaient pas l’air d’envisager sérieusement une carrière dans ce secteur. La première jeune femme trouvant que les études étaient « très intéressantes » mais ne voyant pas du tout les débouchés à l’issue de sa licence, à moins de se spécialiser.

Une autre étudiante reconnaissait avoir choisi cette filière pour satisfaire son envie personnelle de « résoudre des problèmes sociaux » et de « comprendre les structures sociales » entre la part de « l’hérédité » ou « du milieu » dans l’action des individus. C'est la seule qui souhaitait vraiment travailler dans ce domaine, surprenant la journaliste...

Le point de vue du professeur

Ci-dessous, dans cette interview extraite de la même émission, André Soulairac, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, décrivait le cursus universitaire à suivre pour devenir psychologue. Une discipline née selon lui de l'union de deux courants : la philosophie (étude des courants de pensée) et le médical (étude des processus psychologiques, émotionnels et affectifs).

Pourquoi rêve t-on d'être psychologue ?
1965 - 03:05 - vidéo

Pour aller plus loin :

20 heures : reportage consacré au lancement d'une expérimentation de l'Assurance maladie dans quatre départements concernant le remboursement de séances chez le psychologue. (23 avril 2018)

19-20 Edition Provence Alpes  : réflexion sur le remboursement des consultations chez un psychologue. Pour réduire les dépenses et la consommation d'antidépresseurs et anxyolitiques, la caisse d'assurance maladie réfléchit à un remboursement des consultations de psychologues. Une expérience pilote a débuté dans le département des Bouches-du-Rhône. Elle est ouverte à la population des 18-60 ans.
(6 mai 2018)

13 heures : Les complémentaires santé remboursent les consultations de psychologues (4 séances à 100%). (23 mars 2021)

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