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Le musée Grévin

Le musée Grévin

Le musée Grévin a rouvert ses portes ce samedi après un mois de travaux. Le plus célèbre des musées de cire est né en 1882 de l’idée un peu folle du journaliste Arthur Meyer qui voulait exposer les statues de cire des célébrités de l’époque. Le concept n’a rien perdu de son actualité. Visite étonnante d’un musée pas comme les autres.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 16.04.2013 - Mis à jour le 08.02.2019
Dans les coulisses du musée Grévin - 2017 - 04:56 - vidéo
 

Un musée éphémère

Un jour de 1882, le journaliste Arthur Meyer a l’idée insolite de créer un art du «vrai semblant» et un musée de cire. Rédacteur en chef du journal « Le Gaulois », il rêve de présenter à ses lecteurs les personnalités du moment par un autre biais que la caricature ou le dessin. L’époque en est encore aux balbutiements de la photographie.

Pour mener à bien son idée, Meyer s’associe à Alfred Grévin, caricaturiste célèbre de son journal qu’il nomme directeur artistique. Pour les deux hommes, l’aventure se veut éphémère et constitue avant tout un amusement pour les parisiens. Le succès est immédiat, le musée Grévin est né.

En 1978, Claude Dufresne revient sur l’aventure rocambolesque de la création du musée.

 Au musée Grévin par Claude Dufresne, 1978

Fixer l’éternité

Les personnages et les tableaux sont régulièrement retirés et remplacés en fonction de l'actualité. Depuis l’origine plus de 2 000 figures de cire ont été sculptées. Michel Drucker, Jean D’Ormesson, Roberto Alagna ou encore Marylin Monroe ont remplacé Sarah Bernhardt, Emile Zola ou Victor Hugo, les premières poupées de cire du musée. Seul subsiste Marat, gisant dans l’authentique baignoire où il fut assassiné des mains de Charlotte Corday.

Grévin a subit un grand lifting en 2000. Trois niveaux permettent désormais de développer des grands thèmes : l’histoire de Paris, l’histoire de France et les grands événements du XXe siècle.

Restauration du musée Grévin en 2000

Le musée Grévin possède aussi une salle de théâtre. Elle est classée aux monuments historiques et date de 1900. A l’origine, elle accueillait les spectacles d’illusionnistes et de prestidigitateurs célèbres.  En 1971, on y fêtait l’illusionniste Robert Houdin. Certains de ses tours restent encore entourés de mystères.

Centenaire de Robert Houdin, 1971

Sculpter dans la cire

Dans le dédale du musée, il faut avoir un regard de lynx pour distinguer le faux du vrai.

En 1980, le directeur Régis Gabriel Thomas raconte tous les petits secrets du musée. Il explique comment sont choisies les personnalités, le travail minutieux de la fabrication des tableaux. Il confie avec humour la meilleure façon de remplacer une poupée sans froisser la susceptibilité de son modèle de chair.

Les petits secrets du musée Grévin, 1980

Le général de Gaulle est l’un des personnages emblématiques du musée. En 1994, le Grévin offre une statue du général au musée de cire de Pékin. Mireille Mathieu escorte la précieuse cargaison.

Mireille Mathieu escorte Ge Gaulle en Chine, 1994

La naissance d’une statue de cire

La création d’une statue requiert de nombreuses compétences. Six mois de travail sont nécessaires. Une quinzaine d’artistes et artisans se relayent : sculpteur, mouleur, maquilleur, coiffeur et habilleur.

Restauration des statues de cire, 2001

La patience du modèle est aussi de mise. La personnalité doit poser plusieurs heures au cours desquelles on prend ses mensurations exactes. Tout est examiné : implantation des cheveux, couleur de la peau, des yeux etc. Désormais, informatique et 3D aident à la conception du moulage.

Certaines personnalités ont dû poser à plusieurs reprises pour permettre au musée d’exposer des statues adaptées à leur transformation physique : Bernard Pivot et Michel Drucker sont revenus trois fois.

Le musée Grévin accueille un public international, les statues sont le reflet de la mondialisation. En 1997, Michael Jackson vient en personne inaugurer son double de cire provoquant une émeute sur les grands boulevards.

Michael Jackson au musée Grévin, 1994

Depuis, d’autres personnages, notamment des acteurs comme Brad Pitt ou Georges Clooney sont venus compléter la troupe. Les artistes français ne sont pas en reste : Franck Dubosc, Omar Sy, Charles Aznavour, Charles Trenet. Avoir sa statue au musée Grévin sonne comme un air de reconnaissance. Les politiques ne s’y trompent et acceptent volontiers de poser.

En 2006, Nicolas Sarkozy ironise lors de l’inauguration de sa statue « Méfiez-vous, nous sommes deux à présent »

Nombreuses sont les personnalités à inaugurer leur statue : Simone Veil, Raymond Devos, Roberto Alagna, Henri Salvador et même Rachida Dati confient leur trouble face à leur double (faire des liens).

Les sportifs sont très prisés du public, Tony Parker s’est déplacé en 2006, accompagné d’Eva Longoria. La même année, Sébastien Chabal inaugure sa statue avec amusement et gentillesse.

Inauguration Sébastien Chabal, 2006

Des personnalités virtuelles

Il n’est pas nécessaire d’être réel pour entrer au musée. En 1961, Hergé rencontre les statues de Tintin et de ses amis.

Tintin et Milou entrent au Grévin, 1961

Le petit prince rejoint le monde virtuel du Grévin en 2011. Quelques années plus tôt, la poupée Barbie y fêtait ses 35 ans et volait la vedette à l’autre célèbre blonde les lieux, Marylin Monroe. Pour l’occasion elle était habillée par Dior et coiffée par Alexandre.

Barbie au musée Grévin, 1993

On peut ajouter Lara Croft  à la liste des héroïnes virtuelles très appréciées du public.

La magie du musée Grévin n’a pas fini d’étonner et de faire rêver petits et grands. Avec l’ouverture d’une succursale à Montréal en avril 2013, les statues de cire partent à la conquête de la planète.


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